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Catherine| MAVRIKAKIS

La langue n’est-elle pas, par définition, inadéquate, mauvaise? Pour pallier ses défauts, le linguiste, l’écrivain, le philosophe ou le fou se met à l’écoute; il entend dans une autre langue ce qui ne pouvait s’énoncer dans l’impureté de la sienne propre.
Travaillant le concept de crypte, l’auteur met au jour, à travers les œuvres de Mallarmé, Nodier, Hölderlin, Khlebnikov, Hofmannsthal et le cas Schreber, les filiations ratées entre la langue pure et la langue familière, les généalogies impossibles entre langue morte et langue vivante, les héritages impensés du père au fils, de la mère à la fille, les contaminations terrifiantes du corps d’une langue à un autre corps. C’est du secret composant et décomposant toute langue qu’il s’agit ici.

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La mauvaise langue:
Essai sur la décomposition des langues
Le sommaire

introduction 7

I. Le refus de l’arbitraire du signe: linguistique et poésie 13

Linguistique et arbitraire du signe, p. 17. Linguistique: science ou poésie?, p.18. Le retour à la langue sans perte chez Khlebnikov, p.20. L’étymologie et le radical des mots comme source de la langue universelle, p. 25. La verbo-création ou le continuum de la langue, p. 28. Refus de la filiation et de l’histoire, p. 30. La langue doit être indéchiffrable ou l’impératif khlebnikovien, p. 31. Ecriture et traduction, p. 32.
II. Daniel-Paul Schreber ou la folie du langage 35

La descendance grammaticale, p. 37. L’innommable père, p.39. Dieu parle allemand p. 42. La féminité contaminante, p. 44. Tous les mots se ressemblent, p.45. L’altération du nom du père, p. 48. L’immaculée-conception, p. 50.
III. Mallarmé ou le tombeau du français 53

Mallarmé et l’anglais, p. 56. Les langues-mères et les langues-filles: l’espace familial, p. 57. L’anglais et la légitimité de la descendance, p. 58. La langue mère et morte, p. 60. L’anglais, crypte du français, et la décomposition du corps, p. 62. La science comme fondation de la littérature, p. 64. Retrouver la virginité de la langue, p. 65. La voix anglaise du français ou comment traduire Mallarmé en français, p. 67. Le palimpseste du texte, p. 69. Le soleil, le chaud et le froid du tombeau de la langue, p. 72. La langue sexuée ou la menace du féminin, p. 74. L’argent et la création, p. 77. La voix, la bouche et l’oreille de l’autre, p. 79.
IV. Le pourrissement de la langue dans la lettre
de Lord Chandos de Hugo von Hofmannsthal 83

L’inscription dans la descendance p. 85. Le féminin comme lieu de contamination, p. 101.
V. Langue et fondation de la littérature
chez Charles Nodier 107

Littérature et imitation, p. 109. Le nom du texte efface le nom du père, p. 116. La fin du livre, p. 124. Les silences du langage, le blanc dans l’écriture, p. 127.
VI. Quand la philosophie allemande parle grec 131

Le fantôme de la Grèce, p. 133. Philologie et philosophie, p. 134. La double crypte du grec et de l’allemand: le privilège d’un peuple, p. 138. L’impossible appropriation du propre, p. 140. La question du père chez Hölderlin, p. 144. L’héritage ou la filiation Hölderlin-Heidegger, p. 148.
conclusion 151
Bibliographie 155

Mauvaise langue (La) – Catherine Mavrikakis 1996