Champ Vallon

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Parutions à venir

Mai 2024

Louis XIV, que l’on disait « arbitre de l’Europe », s’est-il, ou a-t-il été, imaginé dans une position plus éminente encore, à la tête du continent par exemple ? Les arts sont plus instructifs que les textes à ce sujet. Ils ont encore beaucoup à nous apprendre sur le Roi-Soleil à propos duquel on pourrait penser, à tort, que tout a déjà été dit et écrit. Ainsi, Louis XIV et l’Europe, souvent représentée sous la forme allégorique d’une reine, formèrent-ils dans les arts un duo symbolique particulièrement expressif. Cette association permit une mise en majesté de Louis XIV comme aucun autre monarque, de sa naissance à sa mort, dans ses palais comme dans les images populaires, de Marseille à Versailles, révélant finalement la figure d’un « Louis XIV européen » surpuissant, en images.

 

Sylvain-Karl Gosselet, diplômé d’histoire de l’art, docteur en histoire, est ingénieur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique à l’Université Paris Cité.

Couv Gosselet

Mai 2024

Et si la Commune de 1871 n’avait été ni socialiste, ni blanquiste, ni proudhonienne, mais hugolienne ? Au moins aussi hugolienne que Mai 68 a été sartrien ?

Il est rare que l’Histoire nous donne à assister à la rencontre entre un écrivain aussi considérable que Victor Hugo et un événement aussi fort que la Commune. Certes, les réserves que Hugo exprima durant l’Événement sont importantes, mais le soutien qu’il apporta aux Communards pourchassés et condamnés s’avéra sans faille, au point qu’il était considéré comme leur porte-parole tant par les antirépublicains de l’époque que par les républicains modérés.

Qui sait que la femme que Hugo a le plus admirée durant sa longue existence, fut Louise Michel, dont il fut l’ami, et que la légende a comparée à Jeanne d’Arc ?

Cette étude comble un vide : il n’y avait pas de grand ouvrage de synthèse sur les relations entre l’un de nos plus grands écrivains et l’un des plus grands événements de l’histoire de France.

 

Christian Godin, philosophe, est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages, parmi lesquels plusieurs dictionnaires et encyclopédies, une somme philosophique intitulée La Totalité (6 volumes, Champ Vallon, 1997-2003) ainsi que plusieurs essais consacrés au monde contemporain.

Août 2024

L’image de Marseille est en pleine mutation depuis la requalification du quartier du port, dont le Mucem est le plus connu des emblèmes. Mais dans le même temps persiste sa représentation en ville dangereuse et violente, bastion du crime organisé. L’actualité sans cesse renouvelée des trafics et des règlements de comptes maintient vivace une réputation d’exception criminelle qui a une histoire. C’est le but de ce livre que de la retrouver. En remontant à la première moitié du XIXe siècle, il est rappelé que cette réputation n’est pas un invariant, car alors elle n’existait pas. Celle-ci s’est construite entre les années 1880 et 1930, à la rencontre des transformations de l’économie criminelle et des recompositions tant de l’imaginaire criminel que de celui de la nation.

Laurence Montel est Maîtresse de conférences à l’Université de Poitiers.

Août 2024

C’est à Kum-Bum, ville religieuse du Tibet, dans les années trente. Venu de Senlis, un couple se déchire. Lui, Grégoire, est un nain. Il est riche. À ses heures, il est également peintre. L’image d’une adolescente, Zulma, l’obsède. Elle, Adinolfa, ancienne femme légère, est devenue obèse. Elle est en mal d’enfant, et se trouve au Tibet pour prendre livraison d’un garçonnet dont elle a passé commande. Or, celui-ci, après une brève rencontre, disparaît. L’extravagante Adinolfa le retrouvera-t-elle ? Telle est l’affaire : elle est à rebondissements. Un voyage commence vers la Mongolie. Poursuite (mais qui est devant qui ?), bataille, enlèvement, évasion. Spécialités érotiques et jalousie éternelle. Un zeppelin, à l’équipage exclusivement féminin, surplombe le théâtre de ces intrigues : il arrive qu’il les dénoue, provisoirement. Le roman est échevelé, souvent burlesque, parfois inquiétant. Il est aussi lucide et ironique : un narrateur, fréquemment, nous fait part de ses doutes stylistiques, de ses opinions sur ses personnages et, même, de ses incertitudes sur leur devenir, lesquelles constituent, d’ailleurs, une manière d’ultime rebondissement.

COMME SON TITRE NE L’INDIQUE PAS, CE ROMAN EST UN WESTERN TIBÉTAIN

 

Daniel Fleury est l’auteur d’un ouvrage poético-romanesque Prospectus (Flammarion) et de La Poursuite en péniche du lac migrateur (Champ Vallon, 2019).

Septembre 2024

À partir de l’étude des gants, des éventails et des perruques, cet ouvrage articule l’histoire de la parure du corps et celle de l’artisanat, afin d’éclairer le socle technique de la « culture des apparences » des XVIIe et XVIIIe siècles. Grâce à l’exploitation d’un corpus d’archives manuscrites et d’objets de collection, la diversité matérielle des articles et celle de leurs appropriations sociales sont dévoilées, portées par l’inventivité des artisans. Loin d’être exclusivement des travailleurs manuels, ces derniers développent une pensée abstraite des produits et sont aussi des entrepreneurs. En amont de la révolution industrielle, ils promeuvent ainsi une organisation séquencée, segmentée et délocalisée de la production, qui repose largement sur le recours à une main d’œuvre féminine.

 

Catherine Lanoë est maître de conférences à l’université d’Orléans depuis 2005. Sa thèse, consacrée à l’histoire des cosmétiques à l’époque moderne, a été récompensée par le prix de la Société française d’histoire des sciences et des techniques en 2004 et publiée aux éditions Champ Vallon, en 2008, sous le titre La Poudre et le fard. Une histoire des cosmétiques de la Renaissance aux Lumières(rééd. 2022).

Septembre 2024

Voici les Mémoires inédits du notaire parisien Gibert de l’Isle (1754-1835), témoin comme tous ceux de sa génération des bouleversements de son pays qui passe par tous les régimes politiques. Ils présentent le jeune homme dans le milieu bourgeois parisien, sa formation avant l’acquisition de son office. Ils montrent un homme, engagé dans la Révolution, face à la grande histoire, dans sa passion d’inventer l’ordre public nouveau. Incarcéré en 1794, ses péripéties le font administrateur des hôpitaux de Bonaparte dans le Sud de l’Italie, puis secrétaire de préfecture à Compiègne avant de participer à la défense de la ville contre les Prussiens en 1814. C’est l’histoire au ras du sol de l’invention de la politique et de l’Etat, entre ascension, déclassement, espoirs désillusion.

Pierre Serna est professeur d’histoire de la Révolution à l’université Paris 1-Sorbonne, directeur de l’IHRF (Institut d’Histoire de la Révolution française
Philippe Bertholet est professeur de lettres et histoire dans le secondaire.

Septembre 2024

A la fin du Moyen Âge, la culture européenne, façonnée par l’Église et par des siècles de croisades, voit dans l’islam une menace diabolique prête à déferler sur la chrétienté pour la punir de ses péchés. Puis s’opère en 250 ans une lente mais capitale évolution des mentalités sous l’influence de l’humanisme puis du classicisme : en raison d’une sécularisation progressive de la pensée et des progrès de l’esprit critique, l’Europe va passer de la peur apocalyptique à la curiosité inquiète, qu’exprime la question posée par les Lettres persanes en 1721. Le musulman (qu’il soit Persan, Turc ou Arabe), devient une énigme exotique dans un Orient pittoresque et sensuel, qui attire les voyageurs et les diplomates, alors que les esprits fidèles à la tradition continuent à rêver de croisade.

Georges Minois, agrégé d’histoire, docteur en histoire et docteur ès Lettres, est historien des mentalités religieuses, auteur de plus d’une cinquantaine d’ouvrages, dont beaucoup sont traduits (22 langues au total), Entre autres L’Église et la science (Fayard, 2 vol., 1990 et 1991), Histoire de l’athéisme (Fayard, 1998), La Cabale des dévots (Champ Vallon, 2018), Mahomet au temps de Voltaire (Perrin, 2023).

Octobre 2024

À la question classique « qu’est-ce que la noblesse ? », ce livre répond de manière inédite : en tant que rapport social, qui a changé au cours du temps, la noblesse ne peut être envisagée de la même manière entre le début du XVIe et la fin du XVIIIe siècle. Sa définition, les pouvoirs, les pratiques et les comportements des acteurs qui lui sont associés, les constructions symboliques qui étaient élaborées pour la légitimer, se sont transformés au cours de l’époque moderne. L’auteur redonne ainsi son historicité propre à ce qui est devenu une catégorie sociale, et entend par là mieux appréhender les dynamiques qui ont travaillé en profondeur la société française ainsi que le régime monarchique entre Renaissance et Révolution.

Élie Haddad est chargé de recherche au CNRS, membre du Centre de Recherches Historiques (EHESS/CNRS).

Octobre 2024

En 826-827, frappé de disgrâce, Ermold le Noir adressa à l’empereur Louis le Pieux un poème dans l’espoir de retourner auprès de son roi Pépin Ier roi d’Aquitaine. Aller à la rencontre de l’auteur en prenant son œuvre au sérieux, s’attacher au contexte de sa composition, en comprendre la construction : tels sont les objectifs majeurs de cet ouvrage, lecture interprétative d’une source carolingienne précieuse. Sa richesse historique s’y révèle alors en son tout. Ce sont en effet quelque trente années du règne de Louis le Pieux que son contemporain rapporte et expose à son prince et à la cour. Il fabrique le portrait en actes de Louis, héritier de son père Charlemagne, propose une œuvre pensée comme un traité politique et offre aux historiens un miroir de l’empire carolingien.

Jehanne Roul, née en 1970, est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université catholique de l’Ouest à Angers. Chercheure membre titulaire du LEM (Laboratoire d’Études sur les Monothéismes), CNRS-UMR 8584 et du CHUS (Centre de recherche Humanités et Sociétés), UCO.

Octobre 2024

Bayard, d’Artagnan, le chevalier d’Éon ; ces figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d’une lame. Le chevalier, le duelliste et l’escrimeur sont autant d’archétypes qui révèlent qu’à l’époque moderne l’épée est une culture que ce livre entreprend d’explorer dans tous ses aspects : du geste de l’escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C’est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l’escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L’analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l’évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l’épée le vecteur de son identité.
Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l’art de vivre l’épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d’une arme blanche est une pratique courante, l’escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C’est pourquoi l’histoire de l’épée est aussi une histoire de la violence et de l’inaltérable fascination qu’elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d’une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l’image d’un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon.

Pascal Brioist est professeur à l’Université de Tours.
Hervé Drévillon et Pierre Serna sont professeurs d’histoire à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

Novembre 2024

Si les philosophes pensent, enseignent, écrivent, il leur faut aussi vivre, comme tout un chacun, quand bien même leurs vies, souvent, ne sont pas tout à fait ordinaires.
Des douze philosophes ici évoqués*, on ne se propose donc pas tant d’exposer les pensées ou les doctrines (sinon par la bande) que de raconter comment ils ont vécu – agi et subi les tourments de l’existence autant que ceux de l’Histoire (celle avec sa grande hache).

* Salomon Maïmon (1753-1800) ; G.W.F. Hegel (1770-1831); Giacomo Leopardi (1798-1837); Karl Marx (1818-1883); Gustave Chpet (1879-1937); Georg Lukács (1885-1971) ; Bernardo Soares (1888 ?-1934 ?) ; Martin Heidegger (1889-1976); Walter Benjamin (1892-1940) ; Alexandre Kojève (1902-1968); Hannah Arendt (1906-1975) ; Tran Duc Thao (1917-1993).

Jean-Claude Pinson vit non loin de Nantes, où il a longtemps enseigné la philosophie de l’art à l’Université. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, livres de poésie, récits et essais. Pastoral: de la poésie comme écologie est le dernier paru chez Champ Vallon (2020