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Daniel (dir.) | PARROCHIA

Le projet de l’«encyclopédie», porté au XVIIIe siècle par Diderot et d’Alembert, consiste à rassembler, classer et ordonner les connaissances, à les exposer clairement, en tirer les leçons philosophiques et permettre à tous de les retrouver, pour ainsi dire «quintessenciées». Tâche éminemment démocratique, l’organisation-diffusion des connaissances fut celle de la bibliothèque et des anciens systèmes philosophiques; elle devrait être aujourd’hui celle du «Web».
On s’interroge ici pour savoir comment François Dagognet, né à Langres en 1924, l’un des esprits les plus remarquables de notre temps, a pu, à son tour, croiser un tel projet, pour lequel il s’était lui-même particulièrement bien préparé : comme médecin, pharmacologue, savant en différentes sciences (chimie, cristallographie, sciences de la vie et de la terre…), théoricien et même défenseur de l’art contemporain, de la morale et du droit, éducateur et penseur politique également. Ce philosophe à l’œuvre considérable ne s’est pas seulement contenté d’être, modestement, ce qu’il prétend: une sorte de «chiffonnier» de la pensée, chinant ça et là, dans la grande brocante du monde, de quoi nourrir sa réflexion et la nôtre. En réalité, une organicité vivante et multiple, toujours en développement mais rationnellement articulée, se dégage de ses travaux, qu’un groupe formé de ses anciens étudiants, disciples et amis, étudie ici selon diverses perspectives.

Textes de Jean-Claude Beaune, Gérard Chazal, François Dagognet, Robert Damien, Robert Dumas, Christian Godin, Pascal Maire, Daniel Parrochia, Philippe Petit.

François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ? (Daniel Parrochia (dir.) – 2011)

Depuis plusieurs années maintenant, la notion de réseau connaît la faveur du grand publie et des médias: on veut voir des réseaux partout, on veut mettre des réseaux partout. Au-delà de la mode, des utopies, des rêves, il y a à cela plusieurs raisons valables.
De l’atome aux galaxies, en passant par le territoire, l’entreprise ou la culture, la réticulation s’est emparée des lieux et des êtres, tissant sans cesse de nouvelles extensions (Internet, téléphonie cellulaire…).
Hier encore, les mots et les choses se distribuaient dans des tableaux, des arbres. Le damier des champs reflétait le catalogue des substances. Un ordre immuable semblait partout régner, dans la nature comme dans la société, au sol ou dans les nomenclatures. On voyageait peu. Le roi, sa cour restaient à Versailles, le peuple en ses provinces, le philosophe dans son poêle.
Le développement industriel et celui des communications ont changé la face de la Terre. À la maille agricole, à l’organisation centralisée des villes et des villages s’est progressivement substitué un ensemble organique de liaisons denses, à la fois matérielles (routières, ferrées, fluviales…) et immatérielles (lumineuses, hertziennes… ) qui nous rendent proche l' »amour du lointain ».
À l’homme enfin devenu ce qu’il est, c’est-à-dire un « réseau pensant », il restait à « penser les réseaux ». Ce livre – et les travaux des chercheurs d’horizons différents qui le constituent – entendent servir un tel projet.

Textes de H. Bakis, J.-C. Beaune, A. Cauquelin, G. Chazal, F. Dagognet, R. Damien, D. Forest, A. Gras, P. Musso, B. Nicolescu, D. Parrochia, J. de Rosnay, C. Rozenblat, L. Sfez, B. Stiegler, F. Tinland, S. Vauclair.