DENIS CROUZET L’histoire introuvable

Le massacre de la Saint-Barthélemy (1572), dès ses lendemains, devint un objet d’histoire conflictuelle. S’opposèrent des historiens catholiques ou protestants qui cherchèrent à expliquer comment un crime d’une telle intensité avait pu se produire à contre-sens d’une concorde orchestrée par le roi Charles IX. Il ne s’agissait que d’un début puisque, depuis ce temps, se sont multipliées les histoires d’un événement qui est toujours apparu comme une violence inouïe et qui fut donc façonné selon des narrations antagonistes obéissant aux enjeux religieux, politiques, ou idéologiques immédiats.
La Saint-Barthélemy est, dans ce livre,… (lire la suite)
ANTON SERDECZNY La bûche et le gras

La souche que l’on mettait jadis au feu pendant la messe de minuit, la vraie « bûche de Noël », a été considérée pendant très longtemps comme l’un des objets magiques les plus puissants et les plus répandus dans une grande partie de l’Europe. Avant son déclin au XIXe siècle, sa transformation en dessert et sa quasi-disparition au profit du sapin, elle guérissait les hommes et les animaux de tous les maux, protégeait de la foudre, repoussait les sortilèges et aidait les cultures à être fructueuses.
Pour percer le mystère de la bûche, il faut retrouver la magie de l’entre-deux qui caractérise le Noël rural d’antan, celle d’une période … (lire la suite)
JEAN-CLAUDE CARON Le nez de Balzac

De multiples odeurs émanent de l’œuvre comme du corps de Balzac. Des plus suaves aux plus délétères, elles s’inscrivent dans un code des odeurs qui constitue une frontière à la fois morale, sociale et genrée entre les individus. Cet ouvrage étudie également l’anatomie nasale du romancier à travers les nombreux portraits qui le décrivent ou le représentent. Adepte de la physiognomonie de Lavater, Balzac fait des caractéristiques physiques de ses personnages, dont le nez, des indices de leur personnalité. Selon qu’il est camus, aquilin, droit, en trompette, etc., il révèle, trahit même, ce que son propriétaire ne peut cacher en termes … (lire la suite)
DANIELLE TARTAKOWSKY 1945: les Français ont la parole

En décembre 1944, le Conseil national de la Résistance décide de la tenue d’États généraux de la Renaissance française à Paris du 10 au 13 juillet. Les comités départementaux de Libération doivent préalablement organiser des assemblées communales chargées d’élaborer des « cahiers de doléances », empruntant à 1789. Leur objectif : permettre une appropriation collective du programme du CNR, proposer à leur échelle des déclinaisons concrètes d’une « véritable démocratie économique et sociale » et s’attacher aux questions sociétales et macro-politiques qui se sont précisées ou ont émergé depuis la Libération. Les synthèses départementales… (lire la suite)