Champ Vallon

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CLAUDE DOURGUIN Recours

Patinir, Lorrain, Segers
Prose

Entre d’autres, trois peintres d’énigme et de clarté eurent le commun souci de dire les vertus du paysage, sinon les prestiges.Et dans le dédale du réel, intérieur aussi bien, de faire voir. Il ne s’agit ni d’histoire de l’art, ni d’esthétique.À ces entreprises savantes, on peut préférer plus modeste, plus illuminée, l’équivalence spirituelle, l’analogie poétique — la promenade s’entend. Ainsi en Jardin-Paysage, l’Embarquement impossible, Terre d’astre. Ou Patinir, Lorrain, Segers.

Biographie

Petite enfance en haute montagne, puis années de formation (école, université) à Paris, accompagnées très tôt de parcours à pied, voyages, séjours en solitaire à travers l’Europe — Italie, Pays Bas, Prague. Les études (lettres, esthétique et histoire de l’art) achevées, Claude Dourguin choisit de s’installer en province dans le sud des Alpes, la Haute Provence, de redonner vie à une campagne (activités apicoles en souvenir de Virgile, culture de lavandes). Longtemps plus tard l’olivier entraînera sur le versant méditerranéen. Les « Travaux et les Jours » s’associent aux voyages, chemins et routes restent ouverts. Beaucoup de vagabondages ponctuent cette vie, qui nourriront des proses, des rêveries au fil des paysages — les côtes bretonnes, scandinaves, irlandaises, celles de la Baltique, les Scilly’s, les Lofoten, les massifs alpins, de L’Oisans aux Grisons, au Val d’Hérens, les étendues lapones… ; des villes, Prague, Londres, Vienne, New York, San Francisco, Tallin, Saint Petersbourg… L’appel de l’Italie, constant, selon les saisons mène en Sardaigne, dans les Marches, en Vénétie, en Ombrie, en Toscane, en Lombardie, dans les Pouilles, de campagnes en cités. Il s’agit toujours de « connaître la saveur du quotidien » par goût profond des lieux, villes, paysages, mais aussi de céder à l’attrait de l’aventure, « au sens exact être disponible à ce qui advient, la chance du chemin, son risque tout autant. » Toutes attitudes, pratiques justifiées par la conviction de Rilke partagée, « expériences » dit-il, nécessaires : « Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et choses… »
La passion pour la peinture, affirmée, enfin, elle aussi fait voyager — d’Amsterdam à Dublin, d’Arezzo à Venise … — et nourrit une réflexion d’un volume l’autre.

Elle a publié aux Editions Champ Vallon :
La Lumière des villes, 1990
Lettres de l’Avent, 1991
Recours: Patinir, Lorrain, Segers, 1991
Ecarts, 1994
La Forêt périlleuse, 1994
Un royaume près de la mer, 1998
Escales, 2002

aux Editions Isolato :
Laponia, 2008
Les nuits vagabondes, 2008
Chemins et routes, 2010
La peinture et le lieu, 2012
Journal de Bréona, suivi de Notes sur la montagne, 2014
Parages du nord, 2014

aux Editions José Corti :
L’Embellie, in Qui-Vive, autour de Julien Gracq, 1989
Ciels de traîne, 2011
Points de feu, 2016

aux Editions La Dogana :
Peinture, poésie, paysage, in Pierre Chappuis, le lyrisme de la réalité, 2003

aux Editions Solaire-Fédérop :
L’Archipel, 1984
Villes saintes, 1987

Elle a publié, en collaboration, le second tome des œuvres complètes de Julien Gracq dans la collection La Pléiade.

Recours – Claude Bourguin 1991