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MURIELLE GAGNEBIN et CHRISTINE SAVINEL (dir.) Starobinski en mouvement

suivi de La perfection, le chemin, l’origine par Jean Starobinski

Cinéma et inconscient
Pourquoi la critique psychanalytique a-t-elle été si longtemps imparfaite pour traiter du cinéma qui pourtant lui faisait la part belle? Nés quasiment avec le siècle, psychanalyse et cinéma entretiennent malgré tout d’innombrables relations : on parle, ici, comme là, de séance, d’activités fantasmatiques démultipliées, d’identifications à l’analyste ou au héros, de projections — qu’elles soient paranoïdes, défensives, primaires ou d’un 16 mm, voire d’un Super 8… Le cinéma met volontiers en scène des personnages représentant des psychanalystes ou des psychiatres, le patient parle de son « film » quand il évoque un rêve, pour certains analystes le premier « écran blanc » est le sein maternel et nombreux sont les films qui tentent de restituer un matériel onirique. Or, l’inconscient paraît jouer des tours à l’emprise herméneutique, lorsque celle-ci s’applique au cinéma. Leurres, chausses-trappes sembleraient duper le rapport du cinématographique et du psychanalytique, chacun comme pris dans un kaléidoscope vertigineux et de fausses ressemblances.
Ce livre tente ainsi de capter à nouveau l’essence si particulière du cinéma à la faveur de divers éclairages psychanalytiques.
On y verra ainsi l’évolution du rôle du psychanalyste, qui, de savant tout pétri de bienveillance pour son patient, se mue en cannibale rusé ; on y constatera les parallèles qu’entretiennent la grammaire analytique au cœur de l’interprétation et la rhétorique si variée des montages (fondus, cuts…) ; on y lira plusieurs analyses filmiques (freudiennes et lacaniennes) avant tout préoccupées de la vie inconsciente (entre autres films analysés: M. le Maudit, L’Empire des sens, Festen, Next of kin, Sombre…); on y découvrira la mise à l’épreuve d’une toute nouvelle méthodologie analytique s’appliquant à détailler et à cerner les resorts du comique au cinéma qui, au demeurant, laisse miroiter dans ses appeaux les larmes de la vie plus que jamais considérée comme une succession de deuils.

Textes de Léonard Alonso, Diane Arnaud, Jacques Aubert, Joël Birman, Arnaud Bringer, Patrick Cérès, Carole Desbarats, Olivier Deshayes, Élodie Dulac, Véronique Fréchin, Murielle Gagnebin, Guillaume Gomot, Julie Grimoire, Jean-Louis Leutrat, Philippe Lubac, Michel de M’Uzan, Luc Richir, Sylvie Rollet, Corinne Rondeau, Carole Wrona.

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Cinéma et inconscient
Le sommaire

INTRODUCTION
Murielle Gagnebin :
Le culte des images, ma grande, mon unique, ma primitive passion (Baudelaire).
Première partie

1/ CINÉMA ET INCONSCIENT

Joël Birman
Le personnage du psychanalyste au cinéma.
A propos de la psychanalyse, de la modernité et des nouvelles formes de savoir

Michel de M’Uzan
La force de la quantité : M. le Maudit de Fritz Lang

Jacques Aubert
Le marcher de l’image

Luc Richir
A propos de L’Empire des sens de Nagisa Oshima et Jacques Lacan :  » L’érotisme féminin, c’est tuer l’homme  »

Corinne Rondeau
Sombre, la surface et la chair. A propos du film de Philippe Grandrieux

Olivier Deshayes
Festen ou Le sceau du secret

2/ AUTOUR DE NEXT OF KIN (Atom Egoyan)

Jean-Louis Leutrat
Next of Kin

Sylvie Rollet
Next of Kin, le fil(s) retrouvé

Carole Wrona
Peter, la caméra et le spectateur

Véronique Fréchin
Next of Kin (proches parents) ou l’ombre du double

Patrick Cérès
Next of Kin et l’émotion

Carole Desbarats
Next of Kin : un forfait identitaire

3/ GRAMMAIRE PSYCHANALYTIQUE ET RHÉTORIQUE CINÉMATOGRAPHIQUE

Murielle Gagnebin
Montages et interprétations

Deuxième partie

Introduction:
Murielle Gagnebin
Rire ou pleurer, deux destins d’une même pulsion: la vie

1/ LE COMIQUE AU CINÉMA

Guillaume Gomot
Soi-même : Sylvia Scarlett

Julie Audouin
L’anticipation du spectateur ou le rire qui sculpte un héros

Philippe Lubac
Le Cirque de Charlie Chaplin

Elodie Dulac
Comment Lubitsch réussit-il à installer une tonalité comique
sur un fond de guerre dans To be or not to be ?

2/ LE TRAGIQUE AU CINÉMA

Arnaud Bringer
Le rire meutri. Approche psychanalytique du rire et de la mélancolie
dans Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin

Leonard Alonso
Le rire de la transgression dans Salò ou les 120 journées de Sodome

Diane Arnaud
Lost Highway de David Lynch. La mort à l’œuvre. L’œuvre à mort ?

NOTICE SUR LES AUTEURS

Starobinski en mouvement – Murielle Gagnebin et Christine Savinel 2001