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NICOLAS LE ROUX Le crépuscule de la chevalerie

Noblesse et guerre au siècle de la Renaissance

Les rois de France Charles VIII, Louis XII et François Ier rêvaient de l’Italie. Ils ont entraîné derrière eux des armées de plus en plus nombreuses, dont le noyau était constitué de cavaliers couverts de fer avides d’aventures dignes comparables à celles des héros des « vieux romans ». Victorieuse à Fornoue (1495) et Marignan (1515), la chevalerie française fut décimée à Pavie (1525).
L’imaginaire chevaleresque avait une force mobilisatrice extrêmement puissante à la Renaissance. Les rois eux-mêmes ne craignaient pas de porter les armes, au risque de perdre la vie, ou la liberté, sur les champs de bataille. La guerre constituait un champ de possibles, un moment privilégié où l’on pouvait affirmer la valeur de son nom, tout en avançant ses intérêts économiques.
La Renaissance constitue un moment paradoxal d’apogée de l’imaginaire chevaleresque et de déclin de la cavalerie lourde dans les armées européennes. Les armes à feu transformèrent la culture militaire. Avec son arquebuse, un fantassin sans nom pouvait sans peine tuer un grand seigneur.
Mais la mémoire des chevaliers ne s’est pas éteinte à la fin des guerres d’Italie. Bayard a été célébré comme le modèle de l’homme de guerre vertueux. Ses exploits, réels ou imaginaires, ont été chantés pour faire oublier les misères de la guerre. Et quelques figures exemplaires ont traversé les siècles, jusqu’à être ressuscitées, parfois, à l’époque contemporaine, pour exprimer les valeurs « nationales ».
Cet ouvrage se penche sur la culture chevaleresque et sur les pratiques militaires au temps des guerres d’Italie, des années 1490 aux années 1530 environ, une période charnière au cours de laquelle l’équilibre politique européen a été bouleversé. Combinant les approches culturelles, sociales et politiques, il propose une analyse du monde des gens de guerre à la Renaissance, qui renouvelle la connaissance de la culture militaire en confrontant les expériences des gentilshommes et des simples soldats, et en étudiant la construction mythique de l’image de l’homme de guerre.

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INTRODUCTION
Mélancolie chevaleresque

PREMIERE PARTIE
Noblesse et chevalerie

Chapitre I : Vivre noblement
Un idéal social
Honneur et vertu
La valeur du nom
L’impératif de magnificence
La culture équestre
Le premier des gentilshommes
Chapitre II : L’esprit de la chevalerie
La société chevaleresque
Mutations
Les ordres princiers
Les héros des vieux romans
Le Ténébreux et le Furieux
Chapitre III : Démonstrations belliqueuses
Du tournoi au pas d’armes
En lice
Combats à l’outrance
Genèse du point d’honneur

DEUXIEME PARTIE
La société militaire

Chapitre IV : Du chevalier au cavalier
L’homme d’armes
La gendarmerie
La cavalerie légère
Auprès du roi
Chapitre V : Naissance du soldat
Mortes-payes, francs-archers et aventuriers
Les Suisses
Les lansquenets
Les milices italiennes
Chapitre VI : L’économie de la guerre
La solde
Les gratifications
Le butin
Les rançons

TROISIEME PARTIE
L’épreuve du combat

Chapitre VII : Canons et murailles
L’artillerie
La coutume de prise d’assaut
La mutation des fortifications
Soutenir un siège
Chapitre VIII : La bataille
Le choc
Dans la mêlée
De l’arbalète à l’arquebuse
L’emploi du feu : les réformes espagnoles
L’artillerie sur le champ de bataille

QUATRIEME PARTIE
L’aventure italienne

Chapitre IX : Aller plus avant
Le chemin de Jérusalem
Les rêves de Charles VIII
La couronne napolitaine
Chapitre X : La traversée de l’Italie

Premiers contacts
Le roi et le pape
Visions du paradis
La Ligue et le roi
Chapitre XI : Tuer avec furie
La journée de Fornoue
L’honneur nous en est demeuré
Le sauveur de l’Italie
Illusions perdues

CINQUIEME PARTIE
Les années terribles

Chapitre XII : L’invasion du Milanais
La première conquête française
L’occupation
La reconquête
Les Français en Lombardie
La guerre permanente
Chapitre XIII : À feu et à sang
Mirages napolitains
La victoire espagnole
L’invention de Bayard
Le châtiment de Gênes
Chapitre XIV : Le temps des prodiges
L’écrasement de Venise
Louis XII, « triomphateur victorieux toujours auguste »
Libérer l’Italie des barbares
Les signes de l’Apocalypse

SIXIEME PARTIE
L’honneur et la vie

Chapitre XV : Un sacre militaire

Un prince chevalier : François Ier
La quête de Noble Champion
L’entreprise d’Italie
 « La plus aigre bataille […] jamais combattue en la chrestienté »  : 
Marignan
Le « triomphant second César, subjugateur des Helvétiens »
Chapitre XVI : Deux Césars
Plus oultre
« Vous me trouverez vray gentilhomme » : Bayard à Mézières
L’offensive impériale en Italie
Peur
Trahison
Retour en Milanais
Chapitre XVII : Mourir en chevalier

Pavie : le roi aux outrages
« Nous donnasmes hier la bataille, et plust à Dieu vous donner victoire »
L’appel de Rome

SEPTIEME PARTIE
La gloire et le mythe

Chapitre XVIII : Fortune de guerre
L’empire de Fortune
La passion de Bayard
Funérailles
Monuments de gloire
Chapitre XIX : Le glaive et la plume
Les chevaliers des lettres
Biographies héroïques
« Ces beaux romants presque moysis à demy »

EPILOGUE

Mémoire des chevaliers
Chevaliers du Grand Siècle
Entre nation et monarchie
Un chevalier en République
La valeur italique

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

INDEX DES NOMS DE PERSONNE

Biographie

Né en 1970 à Tours, normalien, docteur d’histoire moderne, Nicolas Le Roux est professeur d’histoire moderne à l’Université Lumière-Lyon 2 et habilité à diriger des recherches en histoire moderne à l’Université Paris-IV.
Il a publié, entre autres, La Faveur du roi. Mignons et courtisans au temps des derniers Valois (vers 1547-vers 1589) (Champ Vallon, 2001), Un régicide au nom de Dieu. L’assassinat d’Henri III (Gallimard, 2006) et Les Guerres de Religion (1559-1629) (Belin, 2009), Le Roi, la cour, l’Etat. De la Renaissance à l’absolutisme (Champ Vallon, 2013) et Le Crépuscule de la chevalerie. Noblesse et guerre au siècle de la Renaissance(Champ Vallon, 2015).

Nicolas Le Roux, Le crépuscule de la chevalerie, éditions Champ Vallon, histoire, époque