MAURICE COUTURIER Nabokov ou la cruaté du désir

Nabokov ne manquait jamais une occasion de railler Freud, le charlatan viennois qui, à ses yeux, avait le tort de tout ramener au sexe et a feint de considérer le sexe comme «une platitude», déclarant avec une certaine dose de mauvaise foi: «Laissons tomber le sexe!» Les spécialistes de Nabokov n’ont donc jamais osé violer l’interdit édicté par le maître et se sont contentés, pour la plupart, d’annoter l’œuvre à l’infini.
Certes, Nabokov n’a rien d’un pornographe: il utilise le sexe comme un «auxiliaire de l’art», le désir devenant le moteur principal de la relation esthétique dans ses romans. Le désir dont il fait l’anatomie n’est pas simple… (lire la suite)