FRANÇOIS GUILLET Vertige du jeu

La société française et les jeux d'argent (1776-1933)

1776 marque la création de la loterie royale et 1933, la renaissance de la loterie nationale. La première date correspond au moment où l’État prend acte du développement du jeu dans la société urbaine et tente d’en tirer parti. Le jeu marque ensuite de son empreinte la période révolutionnaire et la première partie du XIXe siècle, jusqu’à la suppression de la loterie et la fermeture des maisons de jeu, en 1836 et 1838, puis se déplace pendant la seconde moitié du XIXe siècle dans les cercles, les casinos et les champs de courses. Acculé, l’État est contraint à nouveau, en 1933, d’avoir recours à la loterie pour financer ses dépenses.
L’ouvrage vise à saisir dans la durée le phénomène, sous tous ses aspects: l’évolution des lieux et des formes de jeu, mais aussi la sociabilité ludique, c’est-à-dire les catégories sociales concernées et les motivations et les émotions des joueurs ou des joueuses ; enfin les discours et les œuvres théoriques ou littéraires par lesquelles se construisent les représentations du jeu comme fléau moral et social, ainsi que les politiques de répression mises en œuvre par des autorités qui n’hésitent pas, pourtant, à utiliser le jeu pour financer les dépenses publiques. L’étude du jeu offre une histoire originale de la modernité du XVIIIe au XXe siècle.

François Guillet est Professeur d’histoire en classes préparatoires AL au lycée Lakanal de Sceaux. Ancien enseignant à l’université de Lille III, à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines, à Sciences-po Paris , il est chargé de recherches au CNRS (laboratoire d’histoire moderne et contemporaine, ENS Ulm).

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