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André | ALTER

Pour l’auteur de La Lumière du silence, l’exercice spirituel appelé poésie trace, à travers les mystères sans cesse redécouverts du langage, la voie d’accès à l’espace religieux dont la désacralisation progressive de la société a dépossédé les hommes d’aujourd’hui. Ce livre tente d’accompagner le poète dans son approche d’un silence, qui n’est pas absence de parole, mais la parole sans mots d’une expérience intérieure singulière et ouverte sur le monde.

Jean-Claude Renard – André Alter 1990

On a tant insisté sur le cheminement nocturne de Hölderlin qu’il peut paraître paradoxal d’utiliser le mot lumière dans le titre d’un livre qui veut être essentiellement l’histoire d’une expérience poétique menée vraiment jusqu’au bout. Mais l’œuvre de Hölderlin n’a d’autre fin que la recherche de la lumière dans la lumière, fût-ce au prix de la lumière: lumière des dieux, lumière du pays natal et de la Grèce — lumière atteinte en sa plénitude dans la poursuite infinie d’un chemin dont les ombres mêmes sont promesses de lumière. Il faut à tout prix oublier le « cas » Hölderlin pour retrouver le poète dans sa vie et dans son œuvre. L’œuvre, certes, existe indépendamment des circonstances dans lesquelles a vécu son auteur, mais le rythme dans lequel elle se livre à nous est un rythme existentiel — dans une prosodie qui en est tout à la fois le masque et l’explication. Il ne peut être d’approche authentique de Hölderlin que dans la tentative de déchiffrer les signes dont est fait ce masque: ils sont les clés du mystère d’où est née l’œuvre et que l’œuvre a pour but de transmettre; le mystère de la vie et de l’âme.

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Hölderlin:
Le chemin de lumière
Le sommaire

Table

I /
«Dans tes vallées mon cœur s’est éveillé à la vie…»
1771-1788: l’enfance et l’apprentissage du métier de poète

II /
«Ah! là-bas, dans le lointain sans nuages
m’appelle, moi aussi, la sainte liberté»
1788-1790: les hymnes de Tübingen

III /
«Le petit ouvrage que je tisse vraiment de ma vie
… mon hypérion…»
1792: débuts d’Hypérion

IV /
«Comme un fleuve aux rives arides, dans lequel
nulle feuille de saule ne se reflète…»
1794: Hypérion (le «Fragment Thalia»)

V /
«J’ai navigué dans un monde de joie…»
Janvier-septembre 1796: Diotima vivante: Hypérion, vol. 1
(version définitive)

VI /
« … que cette chose sainte en moi,
au fond de mon cœur, le poème prenne forme»
Octobre 1796-septembre 1798: D’Hypérion à Empédocle

VII /
«Toutes tes joies, o terre, les vraies, telles que
chaudes et pleines, peine et amour les mûrissent…»
Automne 1798-printemps 1800: Empédocle, Comme au jour de fête

VIII /
«Alors célèbrent leurs noces, hommes et dieux»
Eté 1800-hiver 1801: Stuttgart et Hauptwil:
L’Archipel, Le Rhin, Pain et vin

IX /
«Apollon m’a frappé»
Janvier-mai 1802: Bordeaux

X /
«Proche et difficile à saisir, le dieu»
Eté 1802-été 1804: Ratisbonne, Nürtingen:
L’Unique, Patmos, Souvenir

XI /
«L’esprit qui porte en lui le mystère d’un rythme inné»
Eté 1804-été 1806: Le second séjour à Hombourg:
Les Fragments de Pindare

XII /
«Lorsque dans le lointain s’en va la vie…»
1806-1843: Tübingen

Note sur la traduction /
Chronologie /
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