AUGUSTIN BERQUE (dir.) Cinq propositions pour une théorie du paysage

Il importait de mettre en relief quelques idées fortes, combinant unitairement diverses échelles d’espace et de temps pour saisir, de manière cohérente, pourquoi la notion de paysage n’existe ni partout ni toujours, pourquoi la société française de cette fin de millénaire est si avide de paysage… Pourquoi le paysage, en dépit de son apparente évidence, est une invention toujours nouvelle de la réalité. D’où ces cinq propositions pour y voir plus clair dans notre paysage, qui articulent le bouleversement de l’ordre que nous voyons dans le monde aux problèmes d’aménagement concrets qui se posent à une société en quête d’identité à travers… (lire la suite)
JEAN LAHOUGUE Le domaine d’Ana

Noé Brideuil, génial linguiste, auteur d’un savant dictionnaire pragmatique de la langue française d’une conception entièrement originale, Alex, son neveu et fidèle collaborateur, et Ana, la sœur de ce dernier et jeune épouse du loufoque professeur, sont les protagonistes d’une aventure échevelée dont l’intrigue conjugue, par un véritable tour de force, l’idée ancienne de la toute-puissance du verbe et les vertiges contemporains de la réalité virtuelle. Cette science-fiction sur la fiction littéraire, écrite dans un style ironiquement cuistre et précieusement cocasse, convoquant implicitement le modèle du Voyage au centre… (lire la suite)
BERTRAND LECLAIR Verticalités de la littérature

«Si l’on veut bien admettre en effet que l’art est ce qui permet de faire respirer l’univers de nos représentations collectives en y faisant jaillir l’oxygène du réel: si l’on veut bien admettre qu’il a une fonction vitale comparable à celle du rêve dans la vie psychique individuelle, qu’il est en somme le rêve du monde (à tous les sens du terme de rêve), alors force est de reconnaître que Gauguin visait juste en disant de la critique qu’elle est non pas la “vigie vigilante” qu’elle devrait être mais “notre censure”.»
Au départ, et confronté au malaise contemporain de la critique littéraire, il s’agissait d’écrire un article prônant une «critique… (lire la suite)
JEAN LAHOUGUE Lettre au maire de mon village

Nous parlerons ici, cher Guy, de choses sans importance :
D’architecture au strict quotidien.
Du parpaing comme pierre du pauvre.
Du pavillon comme pastiche de maison.
Du lotissement comme semblant de village.
De la loi du marché comme principe esthétique.
De l’indifférence comme règle d’uniformisation.
De l’individualisme comme substitut de l’identité.
De la parcellisation comme succédané de l’urbanisme.
Du chacun chez soi comme accomplissement communautaire.
Du n’importe quoi n’importe où au plus vite comme illusion de liberté.
Et nous nous demanderons : l’espace où nous choisissons de vivre se doit-il d’être une juxtaposition… (lire la suite)