GÉRARD TITUS-CARMEL L’ordre des jours

Ordre des jours (L') – Gérard Titus-Carmel 2010

On dira qu’ici tout est ordonnancé pour être reconnu dans la clarté d’une allée sans tare, comme ouverte par fantaisie dans le désordre naturel de la langue.

Mais cette déambulation ne sera pas une innocente promenade dans un parc à la française: au contraire, elle scande sourdement, jusque dans la distribution de ses planches, la fatale succession des jours qui ruinent notre rêve de présence dans l’«ici-bas déjà» du monde. Ainsi, dans le jeu des calques et des épreuves, comme dans celui des miroirs et des répons, nous retrouvons-nous nus, seulement occupés à mesurer notre ombre qui, sans fin, s’allonge selon l’ordre des jours.… (lire la suite)

GÉRARD TITUS-CARMEL Seul tenant

Seul tenant – Gérard Titus-Carmel 2006

Seul tenant — c’est, à ce titre, écrire l’absence en cela que rendu là où la mémoire renonce, on se découvre seul debout pour nommer son corps et pour prétendre, par manière, être toujours présent au monde.
C’est aussi dire que cette suite de poèmes, que scandent régulièrement apartés et oraisons comme les métopes ponctuent la frise, déroule dans son long bandeau noir le récit de ces moments de pose durant lesquels le regard se fixe au centre d’un jardin clos et sans tare, inaccessible comme il paraît, où les ombres croissent avec le nom des morts. Et que, soumis à la secrète alchimie liant les images qui à la fois la festonnent et la cimentent, c’est… (lire la suite)

GÉRARD TITUS-CARMEL Ici rien n’est présent

Ici rien n'est présent – Gérard Titus-Carmen 2003

La mémoire d’une enfance stupéfaite, toute pétrie de colère, l’irréparable blessure d’un été violent et jaune comme l’or, l’amitié du silence. Aussi le souvenir d’un jardin paré aux couleurs de l’enfer, le grand miroir de l’estran à portée de la main, de l’autre côté du mur, la douleur d’une plaie nouvellement ouverte, la consolation du soir, le guet infini, l’attente. Et l’ombre, toujours, qu’on traîne derrière soi et qui prolonge un corps livré au seul récit d’absence.
Que faire de tous ces bris épars, sinon les ajointer dans l’espace… (lire la suite)

GÉRARD TITUS-CARMEL Travaux de fouille et d’oubli

Travaux de fouille et d'oubli – Gérard Titus-Carmel 2000

Cette suite de textes se découvre comme la mise au jour des ruines d’une construction d’un âge ancien, sur quoi la mémoire, qui pourtant gardait le site, est venue soudain buter. Dès lors, à partir des différents fragments arrachés à l’oubli, il s’est agi de recomposer le dessin de ce que fut son architecture. Retrouvés à fleur de terre, les vestiges des enceintes qui l’entouraient permettront de situer un point qui, finalement, se révélera être le centre secret du monument ou, mieux, son coeur obscur. Là où se précipitent les mots, où se noue la voix.
Et ce coeur livrera un nom, qui est aussi celui de son désastre.… (lire la suite)