MICHEL DEGUY Brevets

Tout est abrégé — et déposé, ici: brevets. Ce sont six livrets en brochure. Le premier esquisse l’autoportrait, avec quelques pages des carnets où l’auteur poursuit une poétique. Le deuxième parle de musique, de photo, de cinéma, de rhétorique, de traités d’anatomie… Dans le troisième, on se mêle des questions dites culturelles. Le quatrième rassemble quelques interviews, plus ou moins réelles. Le journal de la grande peur, cinquième livret, recompose des pages publiés dans Traverse. Enfin le dispositif annonce et énonce une disposition inquiète et positive de « poète sans état » à l’égard des temps qui courent.… (lire la suite)
MICHEL DEGUY Le comité

Pourquoi diable cet éditeur a-t-il en novembre 1986 mis fin à une collaboration de vingt-cinq ans en son fameux Comité? Enquêtant sur les raisons qui ont conduit Gallimard à l’abdiquer (en latin: «exclure de la famille»), il arrive à l’auteur perplexe d’esquisser par le bout de sa lorgnette une histoire de cette institution, «la NRF», et de l’institution censée la répliquer au-dedans: le «Comité» — qui ne la réplique pas. Trois filons entrelacés, avec des mèches qui s’échappent de partout, font la tresse: d’une autobiographie littéraire; d’une chronique de quelques faits gallimardiens; d’une diatribe à généralisations et à moralités,… (lire la suite)
NICOLE DEBRAND Constance

Qui est Constance ? D’où venue ? Quels furent les rêves et la vie de celle qu’on suit en Allemagne, en Bourgogne ou qu’on croise à Paris ? Comment faire le portrait d’une femme dont on ignore tout, sauf, au hasard d’une pierre tombale, les noms et, mystérieuse, une seule date : 1845 ?
Ce roman est d’abord une enquête : les indices sont minces mais, à travers le temps et l’espace, innombrables les personnages appelés à témoigner.Les hypothèses s’échafaudent; au fil du livre les lignes se croisent, le personnage se charge d’un passé, d’une mémoire, combat ou renonce, choix décisifs qui interdit au lecteur le confort. Que savons-nous d’autrui ? Qui… (lire la suite)
BENOÎT DAMON Trois visites à Charenton

Peu de temps avant sa mort, Théodore Géricault exécute dix portraits d’aliénés. Pensionnaire à l’hospice de Charenton, l’un d’entre eux, appelons-le « Monomane de la guillotine », s’adresse au jeune peintre durant trois séances de pose. Il raconte la Révolution, évoque le marquis de Sade, Marie-Antoinette, Louis XVI et leur exécution. Tissant des liens entre les évènements historiques et son destin individuel, cet « Enfant de la Patrie » convoque les figures parentales, sans doute jamais connues. Mais l’enquête est insoluble : bien que dévoilé, le mystère de la naissance demeure entier… « Je suis en ces… (lire la suite)