CHRISTIAN BERG et YVES VADÉ (dir.) Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui

Au tournant du XIXe et du XXe siècle, Marcel Schwob (1867-1905) faisait figure d’écrivain majeur, tant par la perfection unanimement reconnue de ses œuvres (Cœur double, Mimes, Le Livre de Monelle, Vies imaginaires…) que par son rôle de traducteur et de «passeur» des littératures étrangères. Son érudition, ses amitiés littéraires (Jules Renard, Paul Claudel, Alfred Jarry, André Gide, Henri de Régnier, Colette, Paul Léautaud, R.-L. Stevenson…) firent de lui pendant quelques années «le centre du monde cultivé». Sa disparition prématurée entraîna un relatif oubli dont il commence enfin à sortir.
Multiforme et paradoxale, l’œuvre … (lire la suite)
CHRISTOPHE BEAUFILS La mort subite du nourrisson

La cessation respiratoire, en plein sommeil et avant le sixième mois de la vie: une aussi grande sensation de danger ne se retrouve peut-être qu’aux abords de la trentaine, au moment crucial où l’on s’apprête à crever sa gangue pour se ressembler enfin. Alors bat vraiment son plein, mais va se résoudre à jamais, l’hésitation qui nous balançait entre la perspective de s’avorter
ou bien celle de s’adopter.
Le présent monologue enregistre les détours et les saisissements d’une pareille alternative jusqu’à complète résolution, l’espace d’une semaine. Quelques journées au cours desquelles un narrateur se sent accéder à sa plus intime décision,… (lire la suite)
XAVIER BAZOT Camps volants

« Auprès des gens de cirque, des familles de voyageurs, de monsieur Umberto et des vies dont il est le gardien, je cherche une manière d’habiter ce monde.
Dans leur résistance à la norme, m’attache, chez ces personnes de rencontre, la quête d’une règle de vie.
Si j’ai l’impression, en leur compagnie, parce qu’elles renoncent, de n’être plus dans l’axe du regard de Dieu, c’est-à-dire que je m’écarte de mon propre chemin, je les quitte, et reprends mon errance. » X. B.
Jamais je n’habiterai une maison! jure Lamiel, déterminée, qui mord hardiment au cœur d’une des cinq pommes,… (lire la suite)
DANIELLE AUBY La grande filature

Dans le Paris de maintenant, un inconnu en suit un autre et, ce faisant, devient un narrateur. Il interpose peu à peu entre l’inconnu et lui-même des hypothèses, des histoires, des associations, des souvenirs. La filature s’étoile en réseau, les fils s’emmêlent et se poursuivent sans que le narrateur qui, tantôt cherche à savoir, tantôt cherche à s’enfuir, ne parvienne à ses fins. Le livre entier est un emboîtement de notes à partir de trois pages, qui, au début, lancent l’action. Les notes, en se ramifiant et en se succédant, forment à la fois un arbre et une trame.Le narrateur, pourvu au plus haut point de … (lire la suite)