ROBERT MARTEAU La venue

Écrivant à l’oreille comme tous les grands poètes, Robert Marteau met son entière attention à entendre venir le poème. Il ne veut en forcer « la venue », mais seulement s’ouvrir à l’aventure qu’il constitue à chaque fois. Le poème naît de son attention toujours neuve et renouvelée, ouverte et étonnée à l’univers qui se déploie au rythme de sa marche. La venue rapporte en sonnets la création, l’amenant à rendre le monde invisible et sacré à notre vue. Le poète écoute comment danse le poème, comment y dansent les pieds de la muse, ainsi œuvre-t-il à en saisir le passage. Dans ces sonnets sans rimes, c’est ce passage de la muse qui donne au vers sa mesure.… (lire la suite)
ANNE-EMMANUELLE DEMARTINI Violette Nozière, la fleur du mal

Un soir d’été de 1933, à Paris, Violette Nozière, âgée de 18 ans, empoisonne ses parents. Parricide, inceste, poison : le fait divers sensationnel, modelé par les médias, a tout d’une tragédie moderne. L’enquête tient en haleine une opinion que le crime hors-norme promène dans le logis ouvrier, sur les trottoirs de la capitale, parmi les femmes vénéneuses et les parents indignes, dans la jeunesse perdue et les élites pourries. Se dessine la « fleur du mal », sombre icône du conflit de générations dans une France en crise. Condamnée à mort, la criminelle sera graciée et finalement réhabilitée. Ce livre propose une manière de faire de l’histoire… (lire la suite)
SOPHIE HASQUENOPH Les Français de Moscou et la Révolution russe

Au début du XXe siècle, les Français de Moscou constituent une colonie riche, dynamique et bien intégrée. Industriels et gros négociants participent à la modernisation de la Russie, encouragés par l’alliance franco-russe de 1893-94. Au cœur de la ville, l’îlot paroissial de l’église Saint-Louis, est « un délicieux coin de terre française ».
Mais la crise révolutionnaire de 1905, puis la Première Guerre mondiale, fragilisent la colonie française. Le pays marche vers la tragédie de 1917. L’assaut du Télégraphe voisin de la paroisse, les spoliations, la famine, les grèves et les réformes, enfin les arrestations de la « Terreur rouge… (lire la suite)
OLIVIER JANDOT Les Délices du feu

Des nourrissons gelés dans leurs berceaux, des aristocrates enfermés dans leur chaise à porteurs installée au milieu de leur salon pour échapper à la froidure des courants d’air, des écrivains les jambes enserrées dans une peau d’ours, des paysans réfugiés dans leur lit, seul endroit de la maison où l’on peut jouir d’une relative chaleur en hiver, des voyageurs retrouvés morts sur le bord des chemins… Les archives nous donnent à voir nos aïeux aux prises avec l’hiver, spectacle à la fois surprenant et dépaysant.
Si ces anecdotes mettent indirectement en lumière la rigueur des hivers du passé, elles témoignent aussi, et surtout, de l’incapacité… (lire la suite)