JONATHAN BARANGER Le siècle de Hobbards

Couv Siècle Hoibbards

Il est des bourgades pittoresques du New Hampshire qui échouèrent à devenir de petites villes. C’est le cas de Hobbards, dont l’existence est chroniquée de 1908 à 1998, sous la forme de dix récits et à raison d’un par décennie. Comment expliquer, malgré l’abondance de curiosités locales, les êtres singuliers qui l’ont peuplée et les drames qui s’y sont succédé, que Hobbards ait tiré sa révérence au seuil du 21ème siècle ? Un goût certain pour la falsification, l’orgueil de ses habitants, les refus polis qu’on adressa à l’Histoire lorsqu’elle chercha à s’inviter, un rapport singulier au paysage et à l’Homme, sont autant de traits qui caractérisent… (lire la suite)

MIREILLE TOUZERY Payer pour le roi

Saviez-vous que le duc de Bretagne voulut taxer une baleine échouée à Morlaix, comme « poisson ducal » ? Saviez-vous qu’en Aquitaine au temps de François Ier et dans le Cotentin au temps de Louis XIII, des milliers de paysans combattirent jusqu’à la mort pour refuser la gabelle du sel ? La fiscalité, ce n’est pas que de l’argent : elle révèle toute une société et retrace son histoire. Durant cinq siècles, de Philippe le Bel à la Révolution, chaque sujet du roi a été concerné par l’impôt, pour le payer ou pour ne pas le payer. Souvent pour s’y opposer. Comment comprendre cette acceptation ou ce refus ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Où ?
Voici,… (lire la suite)

EUGÈNE GREEN En glanant dans les champs désolés

VlaminckCouv

Dans ce choix de poèmes écrits pendant les deux premières décennies du siècle présent, Eugène Green cherche à renouer avec une certaine tradition poétique, qu’il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l’auteur, sur l’idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné.

 

Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant,

Mais je me suis trouvé sans langue ni pays,

Sans troupeau,… (lire la suite)

FLEUR HOPKINS-LOFÉRON Voir l’invisible

À la fin du XIXe siècle, la découverte des rayons X ou du radium, mais aussi les spéculations autour de la photographie de la pensée ou de la vie sur Mars agitent l’opinion. C’est dans ce contexte qu’une école littéraire singulière voit le jour en France : le mouvement merveilleux-scientifique. Maurice Renard, chef de file, Guy de Téramond, Octave Béliard ou encore Jean de La Hire imaginent des récits aux couvertures vibrantes, dans lesquels leurs héros sont télépathes, miniatures ou simplement d’ambitieux savants. Certains se voient soudainement capables de traverser la matière, de voir dans l’obscurité, de vivre sous l’eau,

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