ANTON SERDECZNY Du tabac pour le mort

Anton Serdeczny Du tabac pour le mort

Comment l’idée a-t-elle pu venir aux Lumières de souffler de la fumée de tabac dans le derrière des noyés pour les ramener à la vie ? Cette pratique à première vue grotesque est tout sauf un accident de parcours : considérée jusqu’à la mi-xixe siècle comme la meilleure méthode de réanimation, cette insufflation anale a bénéficié d’investissements savants et publics considérables – des boîtes contenant tout le nécessaire à sa mise en œuvre furent installées le long de la Seine, du Rhône et de la Saône, ou de la Tamise. Plus encore, les discours savants qui introduisirent la préoccupation, alors nouvelle, de la réanimation, regorgent de faits(lire la suite)