ROBERT MARTEAU Registre

Registre – Robert Marteau 1998

« Chaque soir, sous la lampe, mon père transcrivait à l’encre sur un registre à la reliure de carton couvert de toile noire ce qu’il avait au cours de la journée inscrit au crayon dans son calepin. C’était tant de fagots ou tant de stères, ou bien le compte de tel ou tel journalier ou bûcheron à la tâche, ou bien le cube de tel arbre en grume, de toute façon toujours quelque chose se rapportant à son commerce de marchand de bois. J’ai encore dans les yeux ce haut cahier aux pages rayées avec l’année marquée ainsi que toutes les dates courant au long. Je me dis que selon mon mode c’est peut-être un peu ce que je fais aujourd’hui, par les écritures explorant … (lire la suite)

ROBERT MARTEAU Le Louvre entrouvert

Louvre entrouvert (Le) – Robert Marteau 1997

« Le musée est une forêt, soit aussi bien une porte qui donne sur le lieu des muses, qui fut, pour ce qui est du Louvre, celui des loups. C’est le lieu où chacun s’invite à voir, à regarder, à regarder voir ce qui survient. À l’improviste, au détour, c’est la surprise, c’est l’étonnement, parfois la soudaine illumination, seuil de la révélation. Par l’art, par le métier, par le charme et la magie, le naturel apparaît vêtu de sa vraie couleur et de sa vraie lumière. Hors de tout chemin tracé, recueillir comme sous la dictée ce que dit l’œuvre muette devenue parlante, tel est le propos, et tel est le mode selon lequel se constitue la matière du présent ouvrage.… (lire la suite)

ROBERT MARTEAU Le message de Paul Cézanne

Message de Paul Cézanne (Le) – Robert Marteau 1996

« Le message de Paul Cézanne est là, devant nous, écrit dans toute sa peinture et par elle transmis sans qu’il soit besoin d’aucun néologisme pour le transcrire.Il y est dit que n’est moderne que cela qui s’est alimenté, nourri, sustenté de la tradition d’abord reconnue par l’esprit, l’âme, l’intelligence et les cinq sens.Rien de neuf ne peut germer s’il n’a pas d’abord été enfoui, s’il n’a pas d’abord développé ses racines-antennes dans la nuit de la terre, qui est celle du ciel, mais densifiée. » C’est à une découverte de l’œuvre… (lire la suite)

ROBERT MARTEAU Études pour une muse

Études pour une muse – Robert Marteau 1995

« Autrefois, naguère, il était constant qu’en vue d’un tableau le peintre se livrât à des Études. C’est en voyant celles de Le Brun, au pavillon de Flore, aussitôt après l’irruption de François Fédier venu jusqu’à moi proclamer l’hellénité de la muse, que je ressentis l’irrépressible désir de me livrer sans contrainte, mais comme obéissant à la quête de la disparue. Toute forme d’imagination rejetée, il me fallait aller par les sentes maintenant recouvertes et me frayer là son chemin, ne me fiant qu’à l’instinct et à la mémoire, une fois encore imitant celui, forestier,… (lire la suite)