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CHRISTIAN GODIN La crise de la réalité

CHRISTIAN GODIN La crise de la réalité

Formes et mécanismes d'une destitution

Les débats autour de la désinformation, des fake news et de la post-vérité risquent d’occulter une crise peut-être plus radicale que la crise de la vérité : la destitution de la réalité elle-même. Cette destitution commence avec la volonté prométhéenne de transformer la nature en environnement, et donc de détruire celle-ci.

Elle prend bien d’autres formes, hétérogènes et indépendantes les unes des autres en apparence, mais qui en fait conjoignent leurs effets. L’artificialisme, le simulationnisme, le présentisme, le prédictionnisme, le fictionnisme, le négationnisme, le complotisme et le nihilisme sont les huit formes de destitution de la réalité analysées dans cet essai.

Comme l’avait vu le psychanalyste Jacques Lacan, c’est la psychose qui guette l’humanité.

La Revue philosophique N°2/2022

Né en 1949, philosophe, professeur émérite de l’université de Clermont Auvergne, Christian Godin a publié une cinquantaine d’ouvrages, parmi lesquels on compte des travaux académiques (La Totalité, en sept volumes), des ouvrages scolaires et universitaires (Dictionnaire de philosophie), des ouvrages destinés au grand public (La Philosophie pour les Nuls) et des essais portant sur le monde et la société d’aujourd’hui (La Haine de la nature, La Démoralisation, Ce que sont devenus les péchés capitaux, Les lieux communs d’aujourd’hui, Qu’est-il arrivé à la beauté ?).

Mars 2020
14 x 20, 320 pages
ISBN 979-10-267-0893
21 €

PIERRE SERNA L’extrême centre ou le poison français

PIERRE SERNA L’extrême centre ou le poison français

1789-2019

Dans quel régime vivons-nous depuis le printemps 2017 ? La question est légitime tant l’interprétation que fait le nouveau président des institutions de la Ve République vise à renforcer le pouvoir exécutif et le système de l’état d’urgence quasi permanent.

En se plaçant au-dessus des partis, Emmanuel Macron abuse d’une formule éprouvée depuis 1790 puis 1793, et lors de chaque crise politique française grave, en 1795, 1799, 1815, 1851, 1940, 1958 et finalement en 2017-2019. Le pouvoir exécutif, en la personne d’un sauveur, tente de supplanter le pouvoir législatif  que l’on décrédibilise en exagérant son inefficacité ou son éloignement du peuple, au risque de fragiliser la démocratie représentative. En adoptant la modération, celle du juste milieu, qui est censée réparer les excès des députés, un centre politique, semblable et différent selon les générations, s’invente lors de chaque crise. La saison des tourne-veste répète les mêmes recettes depuis deux cent trente ans, de 1789 à 2019.

La vie politique française, malgré ce qu’en dit toute une tradition historiographique, n’est pas bloquée par une lutte handicapante entre droite et gauche, mais par un poison: celui d’un extrême centre, flexible, prétendu modéré mais implacable qui vide de sa substance démocratique la République en la faisant irrémédiablement basculer vers la république autoritaire. Le macronisme n’est pas une Révolution : c’est une vieille histoire.

Johann Chapoutot dans Libération Octobre 2023

NIce Matin: Maconisme et girouettisme, Thierry Prudhon

Non Fiction: La gouvernance Macron, entre « extrême centre » et gilets jaunes par Damien Augias

L'Humanité Dimanche 6 juin 2019 Le macronisme est-il un extrême centre comme les autres?

Macron roi des girouettes: qu'est-ce que l'extrême-centre? Le MEDIA avec Pierre Serna

Historiquement show 357: spéciale politique

Pierre Serna est professeur d'histoire de la Révolution française à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut d’histoire de la Révolution française. IHMC

Août 2019
14 x 20, 296 pages
ISBN 979-10-267-0675-5
20 €

CHRISTIAN GODIN Les Lieux communs d’aujourd’hui

CHRISTIAN GODIN Les Lieux communs d’aujourd’hui

D’Acharnement (L’acharnement thérapeutique) à Volonté (Du moment qu’ils le veulent !), ce lexique constitué de 154 articles rangés par ordre alphabétique fait une analyse critique des stéréotypes les plus courants dans la France de 2018.

Certains mots (« antisystème », « bio », « rebelle »…) et certaines expressions (« on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux », « respecter les différences », « je n’ai de leçon à recevoir de personne »…) sont si fréquemment utilisés dans les discours publics (ceux des médias, du monde politique et économique) et privés (ceux des conversations) qu’ils paraissent contenir des vérités évidentes échappant à l’analyse, et plus encore à la critique.

Ces stéréotypes n’appartiennent pas tous, loin s’en faut, à ce qu’il est convenu d’appeler le politiquement correct (lequel est lui-même un stéréotype analysé dans ce lexique). Il n’y a plus d’idéologie dominante, au sens marxiste, dans la société actuelle, mais des points de consensus à la fois fugaces et contradictoires.

Revue de presse

LIVRES HEBDO, Avant critiques — Souverains poncifs, par Laurent Lemire, 18 mai 2018

Biographie

Né en 1949, CHRISTIAN GODIN est philosophe, professeur émérite de l'université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Il est rédacteur en chef de la revue Cités, publiée par les PUF. Ses ouvrages publiés, une cinquantaine, comprennent des livres académiques de philosophie comme La Totalité en sept volumes, des ouvrages scolaires et universitaires (comme le Dictionnaire de philosophie), des ouvrages destinés au grand public (La Philosophie pour les Nuls) et des essais portant sur le monde et la société d’aujourd’hui (La Haine de la nature, La Démoralisation, Le Soupir de la créature accablée. La religion aujourd’hui…).

Christian GODIN Les lieux communs d'aujourd'hui
Paru le 7 juin 2018
14 x 20, 336 pages
979-10-267-0707-3
22 €

GILLES MAYNE En finir avec Michel Onfray

GILLES MAYNE En finir avec Michel Onfray

du déni de Bataille à la boboïsation ambiante

Le « problème » d’Onfray, son immense déficit philosophique par rapport à Georges Bataille, et à tout ce que la philosophie et la psychanalyse modernes ont pu avoir d’innovant et de prégnant depuis l’après-guerre, est qu’à aucun moment il n’éprouve le besoin de s’astreindre à une réflexion de fond sur le sens, c’est-à-dire les limites de son propre discours. C’est faute de vouloir ou de pouvoir le faire, et afin de sécuriser par tous les moyens cet hédonisme qui lui a tant donné, que la politique d’écriture d’Onfray a depuis longtemps cédé aux pires compromissions. Cet éternel rétropédalage discursif n’est qu’une somme de truismes, de concepts frelatés, d’inversions, de contre-vérités ; un kitsch verbal à la limite de l’ésotérisme et de la science-fiction où les accumulations succèdent aux excommunications ciblées d’un nombre toujours croissant d’auteurs et de philosophes. Car avec Bataille, ce sont rien moins que Kant, Hegel, les Lumières, Sade, Freud, Lacan, les structuralistes, qui sont jetés avec l’eau du bain ! Sans parler d’Artaud, de Blanchot et Levinas. Onfray ose tout, il n’a pas de limites, et c’est dans la mesure où il n’en a pas qu’il précipite la pensée française (européenne? occidentale ?) dans une ornière dont, si elle ne se reprend pas rapidement, elle aura énormément de mal à se sortir.

Cet essai montre ainsi à quel point la responsabilité de la novlangue d’Onfray dans la « médiocratisation » générale est écrasante. Il fait le lien entre celle-ci et le politiquement correct français, sorte de record dans le genre. Il démontre les côtés caméléon de quelqu’un qui s’adapte en permanence, et n’a cure de retourner sa veste, intellectuellement et politiquement parlant. Il s’appuie principalement sur divers textes d’Ortega y Gasset, Roland Barthes, Philip Roth, Shmuel Trigano et sur les analyses prémonitoires de Jean-Michel Heimonet, pour tenter de trouver des remèdes à la boboïsation en cours.

Revue de presse

Radio Judaïca — "Brouillon de culture" par Micheline Weinstock, 12 juin 2018

Biographie

Gilles Mayné, né en octobre 1952 à Pau, est actuellement Professeur de Littérature américaine à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne.
Il a auparavant enseigné aux Etats-Unis et à Toulouse comme Maître de Conférences. Il obtient en 1989 un doctorat en Littérature comparée de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill (USA). Durant ces années, il subit une double influence, à la fois phénoménologique et déconstructionniste. Assez tôt, il s’intéresse à Georges Bataille et à la littérature érotique. Cette réflexion s’est matérialisée par des articles sur Henry Miller, Samuel Beckett, Edith Wharton, Baudrillard, Barthes, Derrida ou Deleuze, Ortega y Gasset, Richard Ford ou Philip Roth. Il a publié notamment Pornographie, violence obscène, érotisme (Descartes et Cie, 2001) et Georges Bataille, l'érotisme et l'écriture, Applications au domaine anglo-saxon (Descartes et Cie, 2003).

Gilles Mayne En finir avec Onfray
Paru le 1er février 2018
14 x 20, 384 pages
979-10-267-0665-6
22€