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ALBAN LEVEAU-VALLIER IA

ALBAN LEVEAU-VALLIER IA

L'intuition et la création à l'épreuve des algorithmes

Depuis le début des années 2010, à mesure que les réseaux de neurones d’apprentissage profond (deep learning) défrayent la chronique (AlphaGo, voitures autonomes, ChatGPT…) et s’intègrent à un nombre croissant de domaines (traitement des images, du son, du langage…), une rumeur enfle : les algorithmes feraient preuve d’intuition, voire de créativité. Est-ce à dire, comme le prétendent leurs inventeurs, que le projet d’intelligence artificielle serait sur le point de percer les mystères de l’origine et du fonctionnement de la pensée, et ainsi de prouver que rien ne distingue les humains ni les vivants des machines ?

Ce livre s’appuie sur une description précise des réseaux de neurones d’apprentissage profond (leur histoire, leur fonctionnement et leurs usages) et s’arrête sur la manière dont ils simuleraient certaines de nos facultés (perception, induction, imagination) afin d’aborder de front les questions que soulèvent leurs inventeurs : Est-il possible de reproduire artificiellement la naissance de l’intelligence ? La créativité se laisse-t-elle mécaniser ? Que manque-t-il aux comparaisons avec les machines pour bien définir l’humain ?

Du côté des tenants de l’IA comme de leurs détracteurs, les réponses sont trop vite tenues pour acquises, alors qu’elles peuvent être l’occasion de renouveler notre regard sur certains problèmes fondamentaux de la philosophie, aussi bien classiques, comme l’opposition entre la « pensée aveugle » selon Leibniz et l’intuition selon Descartes, que contemporains, comme la tension entre les tenants de la subjectivité et les pensées de la structure sans sujet, ou encore la frontière entre humains et non-humains. Surtout, en soulevant l’origine des idées et de la pensée en général, elles nous incitent à revisiter le problème de l’émergence, ce que l’auteur fait en proposant l’hypothèse d’une contingence première que l’esprit partagerait avec le monde.

 

Alban Leveau-Vallier, né en 1986, est ancien élève de l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm, de HEC et docteur en philosophie. Il est chercheur associé au laboratoire LLCP de l’Université Paris 8 et chargé de cours à Sciences Po Paris.

COuverture IA
Le 3 novembre 2023
15,8 x 21 cm,, 408 pages
979-10-267-1208-4
26 €

MATHIEU TRICLOT Le moment cybernétique

MATHIEU TRICLOT Le moment cybernétique

La constitution de la notion d'information

Que voulons-nous dire lorsque nous parlons aujourd’hui d’information ?
Ce livre retrace pour la première fois la genèse du concept scientifique d’information, aux Etats-Unis, au tournant des années 1940-1950, au sein de ce mouvement scientifique associant des mathématiciens, des logiciens, des ingénieurs à des représentants des sciences du vivant et des sciences de l’homme, qui s’est appelé cybernétique. Il en explore les origines techniques, à travers les débuts de l’informatique et de la théorie des télécommunications, mais aussi les enjeux historiques et politiques, pour mettre en lumière la représentation philosophique originale de l’information qui a été forgée par les cybernéticiens.
Normalien, agrégé de philosophie, Mathieu Triclot est maître de conférences à l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard. Ses recherches portent sur les rapports entre les technologies de l’information et la philosophie.

Moment cybernétique (Le) (Mathieu Triclot – 2008)
Paru le 25 avril 2008
15,8 x 21 cm, 384 pages
ISBN 978.2.87673.484.5
29.50 €

PIERRE SANSOT La France sensible

PIERRE SANSOT La France sensible

La France est un fait d’imagination; elle est un rêve, un nom, une odeur, une somme d’images, de couleurs, de brises, d’herbes hautes, de vignes entretenues avec patience. Si ce rêve multiple et unanime s’estompait, la France ne hanterait plus nos consciences, elle ne serait plus notre terre originelle. Dans ces conditions, ce livre use de précautions et de quelque audace, invente des récits, des tableaux, des vagabondages qui ne sont pas de pures fantaisies, mais qui tentent de resituer sa présence. Il retrouve et redonne le goût des litanies adorantes, des ritournelles moqueuses, des voyages sentimentaux. Ce livre de songe et de commémoration a voulu aussi être un ouvrage de raison. Il prend en considération ce que les hommes de savoir nous ont appris des couleurs, des provinces, des villages, de l’âge, de l’histoire de France; puis il montre qu’en tous ces domaines on ne peut faire l’économie d’une sorte de géographie sentimentale.

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La France sensible
Le sommaire

PRÉAMBULE

Présentation de (l’image) de la France 9

II
LA FRANCE SENSIBLE
1. L’apprentissage de la France
2. Le goût du minuscule
3. Marcher en France
4. Un sentiment très fort
5. Troubles et vacillements d’une passion
6. Le paysage littéraire français
7. L’histoire de France
8. Les brouillards de l’Occupation
9. L’île-France
10. Qu’est-ce qu’une région ?
11. Nos arrière-pays
12. L’arrière-pays niçois
13. La France et les éléments
14. La France et ses couleurs
15. Il n’y a pas de place pour un Skansen dans ma France
16. Quels exils ! Quels rêves
17. Un village de France
18. Les Français et la France
19. L’âge de la France
20. L’électricité de la France
21. L’habiter-ensemble

La France sensible (Pierre Sansot – 1985)
Paru en 1985
15,8 x 21 cm, 256 pages
ISBN 2.903528.56. X
9.95 €

DANIEL PARROCHIA (dir.) François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ?

DANIEL PARROCHIA (dir.) François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ?

Le projet de l’«encyclopédie», porté au XVIIIe siècle par Diderot et d’Alembert, consiste à rassembler, classer et ordonner les connaissances, à les exposer clairement, en tirer les leçons philosophiques et permettre à tous de les retrouver, pour ainsi dire «quintessenciées». Tâche éminemment démocratique, l’organisation-diffusion des connaissances fut celle de la bibliothèque et des anciens systèmes philosophiques; elle devrait être aujourd’hui celle du «Web».
On s’interroge ici pour savoir comment François Dagognet, né à Langres en 1924, l’un des esprits les plus remarquables de notre temps, a pu, à son tour, croiser un tel projet, pour lequel il s’était lui-même particulièrement bien préparé : comme médecin, pharmacologue, savant en différentes sciences (chimie, cristallographie, sciences de la vie et de la terre…), théoricien et même défenseur de l’art contemporain, de la morale et du droit, éducateur et penseur politique également. Ce philosophe à l’œuvre considérable ne s’est pas seulement contenté d’être, modestement, ce qu’il prétend: une sorte de «chiffonnier» de la pensée, chinant ça et là, dans la grande brocante du monde, de quoi nourrir sa réflexion et la nôtre. En réalité, une organicité vivante et multiple, toujours en développement mais rationnellement articulée, se dégage de ses travaux, qu’un groupe formé de ses anciens étudiants, disciples et amis, étudie ici selon diverses perspectives.

Textes de Jean-Claude Beaune, Gérard Chazal, François Dagognet, Robert Damien, Robert Dumas, Christian Godin, Pascal Maire, Daniel Parrochia, Philippe Petit.

François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ? (Daniel Parrochia (dir.) – 2011)
Paru le 24 février 2011
15,8 x 21 cm, 160 pages
ISBN 2.978.87673.537.8
17.30 €

DANIEL PARROCHIA Inventer le masculin

DANIEL PARROCHIA Inventer le masculin

Contrairement aux apparence, le présent livre ne relève pas de ce qu’on appelle outre-Atlantique les « gender studies », ou études de genre. Le problème du masculin comme celui de la différence sexuelle y est posé et traité philosophiquement, comme un problème métaphysique à part entière, non comme une question engageant seulement les sciences humaines (sociologie, linguistique, etc.) ou les rapports du biologique au cognitif.
C’est sur un plan spéculatif, encore plus qu’historique, que la question est abordée ici et qu’on montre comment naît et meurt le modèle standard (patriarcal, hétérosexuel…), comment néanmoins on peut s’élever de la biologie à la culture, sans que cette dernière se décalque forcément sur la première, comment, enfin, au-delà des lois de l’économie et de l’insistance d’un lourd invariant structural (les fonctions masculines traditionnelles au sein des sociétés indo-européennes), pourrait s’envisager une libération du masculin et une nouvelle métaphysique du couple – une autre masculinité.

Daniel Parrochia est professeur de logique et de philosophie des sciences à l’Université Jean-Moulin-Lyon-III.

Inventer le masculin (Daniel Parrochia – 2013)
Paru le 18 janvier 2013
15,8 x 21 cm, 288 pages
ISBN 978.2.87673.615.3
25 €

JÉRÔME DARGENT Le corps obèse

JÉRÔME DARGENT Le corps obèse

Obésité, science et culture

Être obèse, être une personne obèse, souffrir de la maladie qu’est l’obésité : trois faces d’un même problème que les médecins explorent de manière conjointe avec les acteurs du monde culturel (écrivains, peintres…). Le résultat de ces explorations tend à enfermer l’obèse dans l’espace clos des représentations, lui déniant du même coup le statut d’un monde autonome et agissant.
Les différentes lectures de l’obèse passées en revue par l’auteur, depuis l’outil qui sert les romanciers jusqu’à l’encartage propre aux différentes catégories de la médecine (médecine des essences et médecine anatomoclinique, décrites par Michel Foucault), sont enchevêtrées, et toutes placées sous l’auvent du relativisme. Et prétendre guérir l’obèse, c’est aussi et même d’abord le représenter, fût-ce en le plaçant sur une table d’opération, ou plus banalement en prétendant le mesurer (tout en le disant « incommensurable »). Décrire l’obèse, c’est de toute part l’assigner, le sommer, exercer sur lui l’emprise du corps social. À cet égard, la technoscience n’est pas en reste, qui pourtant revitalise le lien délité que crée l’observation prétendument objectivante.
Restaurer la dimension d’être-souffrant (d’être-vivant tout simplement) de l’obèse, c’est faire le détour par sa temporalité. Le corps de l’obèse (corps du pauvre, corps du monstre…) est un corps que l’on récite, que l’on met en intrigues, que l’on anticipe et qui se décline lui-même, alors qu’il n’est en fait que « l’ensemble des possibilités que nous avons sur le monde ».
Convertir le regard, et faire que ce corps puisse se déprendre de cette mainmise, tel est l’objectif de ce livre.

Une étude originale et très stimulante sur la perception, la représentation et la compréhension de l’obésité, moins une maladie qu’une situation dont l’interprétation mobilise la pratique médicale mais aussi l’art, la psychiatrie, la sociologie et la philosophie.

Jérôme Dargent est né en 1959 en Haute-Savoie. Il est chirurgien à la Polyclinique de Rillieux-la-Pape.

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Le corps obèse : obésité, science et culture

Le sommaire

Introduction

Chapitre 1
Représenter l’obésité
configurations culturelles et sociales

Propos liminaires: étymologie
des mots pour dire l’obèse

La représentation culturelle de l’obÈse
1. Le corps scripturaire, le corps pense-bête
2. L’obèse-outil
3. Le corps représenté
4. L’obésité est un rythme
5. Le comportement représenté
6. La maladie représentée

L’obèse sociétal, une sommation
1. Un exemple d’injonction sociale,
le programme Shape up America !
2. Obésité et bas revenus : une corrélation insatisfaisante
3. L’obésité comme une forme de refus
4. L’obèse victime d’une oppression:
faire maigrir et laisser grossir
5. L’obèse dans la marginalité:
cohérences et limites d’un modèle social
6. L’obésité et le processus de socialisation des corps
7. L’obèse et le monstre
8. De la lutte contre l’obésité : les empires du snack et du tabac
dans un même bateau ?

Chapitre 1
Traiter l’obésité
Le regard médical et son bras armé: la technoscience

Comprendre l’obésité
1. Un comportement: «l’agir-gros»
2. Une maladie
3. Ne plus grossir, et même maigrir

La mesure de l’obésité
1. Pratique des mesures, pratique du risque
2. La critique des chiffres

Une technique opératoire:
la transmutation de l’obèse par la chirurgie
1. Rappel du cadre thérapeutique:
prise en charge chirurgicale de l’obésité morbide
2. Les modalités chirurgicale, historique, et rappels techniques
3. Une géographie hasardeuse
4. Des combats et des combattants
5. Du corps prothétisé

La technoscience
1. La technoscience définit des états intermédiaires
2. La technoscience est fondatrice
3. La technoscience rétablit l’ordre de la vie

Figures imposées et figures libres de la technoscience
1. L’obèse comportementalisé
2. L’obèse représenté
3. Médecine des essences contre médecine anatomo-clinique
4. De l’ultime avatar des la médecine des essences
– la médecine factuelle – et de ses conséquences
dans le traitement de l’obésité
5. Conséquences : l’action thérapeutique et l’instrumentalisation

L’intersection: représentations et regard médical
1. Obésité et psychiatrie
2. Des parasites sur la balance:
les conséquences de la mesure de l’obésité
3. Le corps propre et le corps extérieur:
Les préjugés des soignants
4. La grande peur de l’obésité infantile
5. L’obésité, carrefour des paradoxes

Chapitre 3
Philosopher sur l’obésité
Essai de reconstruction: l’obÈse et la temporalité

Un sujet ou un corps. Un sujet ou un corps représenté
1. Un sujet devenu corps
2. Un sujet dont le corps est devenu obèse
3. Un corps sous le regard des autres
4. Du corps d’autrui au corps comme phénomène culturel
5. La représentation pour autrui et pour moi-même

Pour une autre approche : temporalité et obésité
1. L’obèse vers le mince
2. Le temps géré
3. La médecine et son rapport au temps selon les catégories
4. De l’impossibilité de l’adieu au corps.
Pour une réhabilitation du premier monde

Conclusion
Index des termes médicaux
Bibliographie

Revue de presse

LE MONDE 9 septembre 2005

DU CORPS OBÈSE COMME OBJET PHILOSOPHIQUE

La question du corps, depuis le rejet platonicien jusqu’à Nietzsche proclamant l’urgence de « prendre le corps comme fil conducteur», occupe une place centrale dans la philosophie. C’est l’une des pierres de touche permettant d’étiqueter tel ou tel philosophe comme idéaliste, empiriste ou matérialiste. Cependant, le discours philosophique traite le plus souvent d’une généralité. Or, l’être humain est toujours incarné dans une forme particulière – le corps en général, y compris celui des matérialistes, n’étant qu’une abstraction idéaliste. L’obésité est l’une de ces formes à partir de laquelle Jérôme Dargent, médecin, à Lyon et philosophe, s’essaie à « philosopher ».
Peu à peu le monde développé se peuple d’obèses. L’obèse s’avère à la fois central – par le nombre, et par sa soumission à l’impératif consumériste – et marginal. Il est déchiré par une double injonction impossible à vivre : le devoir de consommer, de se comporter en osmose avec les impératifs publicitaires, et le devoir de santé – la santé passant progressivement de l’ordre du droit, « le droit à la santé », à celui du devoir, de l’obligation sociale. La traversée de la peinture et de la littérature en témoigne: depuis toujours, le corps de l’obèse est une sorte de miroir sans tain sur lequel se projettent des fantasmes et des représentations contradictoires.
Mais la situation contemporaine, qui articule propagation de l’obésité et devoir de bonne santé, dévoile le corps de l’obèse comme scripturaire: les injunctions paradoxales de la société s’écrivent sur sa chair.

Un humain en trajet
Obèse est un attribut qui engage, c’est-à-dire qui redisitribue la perception qu’un sujet a de lui-même et du monde. Cette situation est fille du temps; alors que tout moi se vit comme permanent, sur le mode de l’essence, tout moi affecté d’un corps obèse est devenu tel, par l’œuvre du temps. Jérôme Dargent insiste sur la temporalité: un obèse est un humain en trajet, pris dans la temporalité. La philosophie, chez l’auteur, verse toujours dnas la pratique, où elle trouve un echo pratique: le recours à l’unité narrative de Ricœur permet aussi bien de décrire la temproalité de l’être-obèse que d’envisager pour l’obèse la possibilité de sortir de sa situation
Il faut réinscrire l’obèse dans la temporalité – I’essentialisation n’entraînant pour lui que « la haine de son corps » La reconnaissance de l’identité comme trajet rend possible l’arrachement de l’obèse à son obésité-substance, en l’inscrivant dans son unité narrative.
Si l’extension de la notion lévinassienne de visage fait ressortir « l’étrangeté fondamentale » du corps obèse, ce sont pourtant les outils de la phénoménologie, puisés chez Husserl, Heldegger et Merleau-Ponty qui, par le biais du concept de temporalité, permettent la meilleure approche: de l’obésité. Témoignant dé la fécondité de l’articulation entre Médecine et philosophie, le livre de Jérôme Dargent remplit de determinations concrètes des concepts aussi vides que ceux de corps et de temps.
Robert REDEKER

Jérôme Dargent, Le corps obese, champ vallon
Paru le 22 février 2005
15,8 x 21 cm, 284 pages
ISBN 2.87673.412.5
24 €

ROBERT DAMIEN Eutopiques

ROBERT DAMIEN Eutopiques

Exercices de méditations physiques

Eutopiques: Des lieux heureux (eu/topos), parfois d’euphorie car chacun se porte bien dans ces lieux communs et dits. Ils font nos bonheurs d’exister. Au travers d’objets, de mots, de pensées, de gestes, de situations, d’êtres, chacun éprouve le sentiment de valoir quelque chose, de se découvrir des qualités. L’eutopie confère à une existence l’énergie de créer, le courage de continuer, la vertu d’achever, tout ce qui institue un orgueil d’acteur de sa propre autorité.
Au cours de notre premier voyage en Eutopie, nous découvrons une humanité chaussée, rasée, joueuse, érectile, maisonnée, secrète, écolière. Les baskets, le rasoir, la chambre, la maison, etc., fournissent les épreuves d’une communauté corporelle des objets et des situations. Les villes, les paysages, les routes, les patrimoines font voir, par la variation de leurs concepts, ce qu’on n’avait pas perçu ni éprouvé. Des alliés ascendants, petits et grands auteurs, sont porteurs d’élucidation hautaine ou modeste. Ces conducteurs magistraux donnent à penser au-delà des catégories acquises de l’habitude. Ils nous font prendre de la hauteur.
Occasion d’extases bénignes, l’énigmatique recel qu’est l’eutopie conduit parfois une métamorphose de la banalité.

Philosophe, Robert Damien est l’auteur entre autres de Bibliothèque et État (PUF) et de La Grâce de l’auteur (Encre marine). Son dernier ouvrage, Éloge de l’autorité, généalogie d’une (dé)raison politique, est paru chez Armand Colin en 2013.

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Eutopiques:
exercices de méditations physiques

Le sommaire

Introduction
DES LIEUX EUTOPIQUES
OU VOYAGE DANS LES PAYS D’EUROPIE

Première partie
OBJETS ET MOMENTS D’EUTOPIE

1. Baskets, survets, market
2. La balle et le ballon
3. Le vestiaire ou le cérémonial du corps sportif
4. La maison, portes et fenêtres
5. La chambre ou la position du missionnaire
6. Le cabinet : secret et sécrétion
7. Éloge du rasoir

Deuxième partie
LIEUX D’AVENIR

8. L’école, la craie et l’ardoise
9. La ville 1 : une matrice politique
10. La ville 2 : une eutopie normative
11. Le paysage, moteur de citoyenneté
12. La route
13. Le patrimoine, une eutopie de la mémoire

Troisième partie
PETTIS ET GRANDS ASCENDANTS

14. Gabriel Naudé
15. Les conflits du Conseil au Prince
16. Diderot
17. Montesquieu entre Machon et Lamy
18. Les Idéologues ou le démon des Lumières
19. Vauban, Lavoisier, Volney, Neufchâteau, Chaptal…
20. Proudhon à la corbeille
21. Dagognet ou les colonnes d’Hercule
22. Régis Debray ou l’eutopie républicaine

Conclusion
BASCULE DANS LE NOUVEAU MONDE

Revue de presse

Libération — 22 avril 2015

exercices de méditations physiques (Robert Damien – 2015)
Paru le 05 mai 2015
15,8 x 21 cm, 320 pages
ISBN 979.10.267.0019.7
25 €

JEAN-CLAUDE BEAUNE Machinations : anthropologie des milieux techniques (2)

JEAN-CLAUDE BEAUNE Machinations : anthropologie des milieux techniques (2)

Après les Engrenages mais en miroir, les Machinations explorent la représentation humaine des milieux techniques, les qualifications de la machine quand sa réalité, sa fabrication, son usage, ses retombées impliquent des apparences, des imaginaires, des utopies. Peut-on parler d’invention technique ? Que dire du mythe, du métier, du savoir selon ces images? Le travail impitoyable, les médias omniprésents, le recyclage universel  sont-ils un gage d’ignorance ? Peut-on rêver à l’artefact dans le milieu de l’automatisme, de la ville, de la littérature ? Le Système accepte-t-il une part de contingence et de hasard ? Connaissons-nous réellement les machines sinon par leurs effets et leurs reflets ? Le nouvel « homme-machine » doit-il, comme Ulysse, sans cesse « ruser » pour survivre ?

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INTRODUCTION
Chapitre 1
Histoire et savoirs

A RÉALITÉ TECHNIQUE
La question des milieux techniques
La matière et son double
L’objet et le sujet techniques
La matière et l’ordre natureL
La «chose technique» actuelle
La «matière molle»
LA CONNAISSANCE ET LE DISCOURS DE L’OBJET
Un tableau pré-industriel
Le vocabulaire et le livre techniques
Dessein et dessin industriels
L’épisode de la cinématique
Penser le progrès
LE MÉTIER ET L’INITIATIVE
L’histoire crtique des compétences
L’homo faber au travail
La définition encyclopédique du métier
La manufacture et l’expérience
L’ingénieur en son cadre
STRATÉGIES ET INERTIE
Difficultés de l’innovation
La découverte et l’invention
De l’invention au bricolage
Bricolage et chômage
Bricolage et débrouille
Exemple: Pollutions, recyclages et prévisions

Chapitre 2
Théorie et pratique des machines

EXPRESSION PHILOSOPHIQUE
Bergson et le cinéma
L’individuation de la machine
La philosophie classique des techniques
Un destin technologique politique
L’obstacle épistémo-technique
STRATÉGIES ET COMPENSATION
Aperçu sur l’enseignement technique et professionnel
La décréation de l’homo faber
Stratégie platonicienne
Paradoxes et fictions selon Borges
Exemple: la notion orientale de «stratégie» et d’immanence

Chapitre 3
Panoptique et utopie des machines

LA FORCE DE L’INFORMATION
La technique du «Non-agir» et ses images occidentales
L’information technique et la langue des médias190
La machine à décerveler
Le rôle de l’opinion publique
MACHINATIONS ET HABITATIONS
L’utopie et la ville
Genèses de stratégies urbaines
La machinerie sociale
Systèmes techno-urbains
Exemple: Le gothul et la «ville – univers»: l’interface de la machine

Chapitre 4
Contingence et nécessités du langage technique

LES LEÇONS DE LA TECHNOSCIENCE
La méthode de Bacon et la technoscience
Fonctions de la machine anatomique
L’hypothèse du «sujet technique»
MACHINATIONS ET MACHINERIES
Le temps de l’automate
L’imprécision de l’horloge
Machine et machination: la Grande Roue
La physique aristotélicienne et l’ordre du hasard
Antinature et dénaturation selon C. Rosset
L’arbitraire et la raison
L’arbitrage du stratégique
HASARD ET MACHINATIONS
Le hasard en son histoire
Jeux de pouvoir et d’images
La violence du pari
Faire parler le sujet perdu?
Exemple: les machines et l’art: design, littérature et cinéma

CONCLUSION

 

JEAN-CLAUDE BEAUNE Machinations : anthropologie des milieux techniques (2)
Paru le 21 juin 2013
15,8 x 21 cm, 480 pages
ISBN 978.2.87673.889.8
28 €

JEAN-CLAUDE BEAUNE Le vagabond et la machine

JEAN-CLAUDE BEAUNE Le vagabond et la machine

Essai sur l'automatisme ambulatoire : médecine, technique, société (1880-1910)

Vers 1880, le « mauvais pauvre » a bien du mal à survivre: on s’est occupé de lui. Charcot invente alors pour qualifier le vagabond, sa métamorphose ultime, la notion d’automatisme ambulatoire appliquée à l’objet privilégié d’une médecine mentale qui attend encore son Freud. Le terme « automate » maintient une intéressante ambiguïté: il désigne aussi bien le dernier déchet humain à éliminer que la norme la mieux intégrée d’une civilisation qui pétrit ses hommes au feu des cadences et des règlements rationnels. Plus généralement, depuis ce temps, quel sens concret peut prendre pour nous l’idée d’individu ? La fatalité posée de la mort, de l’hérédité mauvaise, de la dégénérescence, maintenue et entretenue par certaine science, a-t-elle dit son dernier mot? La mort du vagabond, c’est un peu la mort des rêves de liberté du XVIIIe siècle, passée au moule de l’industrie souveraine.

 

JEAN-CLAUDE BEAUNE Le vagabond et la machine
Paru en 1983
15,8 x 21 cm, 400 pages
ISBN 2.903528.23.3
22 €