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SOPHIE LOIZEAU L’île du renard polaire de To Kirsikka

SOPHIE LOIZEAU L’île du renard polaire de To Kirsikka

Une puissante liberté de ton et d’invention caractérise l’œuvre de Sophie Loizeau, tournée vers la vie de la psyché en même temps qu’enchantée par la présence de la nature et des animaux. Elle s’essaie ici à traduire To Kirsikka, poète, grande femmelle misanthrope et sauvage. D’Helsinki parvint à l’autrice ce manuscrit autographe récupéré in extremis dans les cartons d’un vide-grenier. Elle fut tout de suite séduite par ces paysages, îles, jardins, parcs, lacs, mer, étangs, forêts et apparitions, par tout ce légendaire qui faisait écho à son propre légendaire mais comme déplacé, et durci par une vie d’errance. Squatteuse de cabanes dans la forêt, seule habitante d’une île en mer Baltique, confrontée à la violence du monde et contrainte à la marginalisation pour survivre, qui mieux que To aurait pu porter ces poèmes du déracinement ?

Finalement L’Ile du renard polaire de To Kirsikka est moins un essai de traduction fictive qu’une translation véritable — c’est-à-dire qu’en déplaçant le poème du côté de l’altérité, l’écriture de Sophie Loizeau opère un changement d’état.

 

Dans les livres de Sophie Loizeau s’impose la présence de la nature, du fantastique et du mythologique. Elle y bouleverse les conventions, tâchant « de récupérer ce qui a sombré dans le grand tout masculin » et  tente de donner une visibilité du féminin dans la langue. Son recueil Ma maîtresse forme (Champ Vallon, 2017) a fait partie de la sélection du prix des Découvreurs en 2018.

Renard Loizeau Couv
Mars 2024
13 x 21 cm, 128 pages en couleur
ISBN 979-10-267-1228-2
19 €

MIREILLE TOUZERY Payer pour le roi

MIREILLE TOUZERY Payer pour le roi

La fiscalité monarchique 1302-1792

Cet ouvrage aborde une question clé pour l’histoire de l’Etat, au cœur de la singularité politique française jusqu’à ce jour, celle de la fiscalité, vue non du centre mais des payeurs. Pourquoi les habitants contribuent-ils de leur argent au fonctionnement du royaume ? Certes pas par la force. Comment le roi les convainc-t-il ? On montre ici comment se construit un système sur mesure pour chaque région, intégrant géographie, histoire et politique. Au-delà de l’image du pouvoir absolu que veut projeter Louis XIV, l’Etat monarchique fonctionne dans son rapport au territoire de façon étonnament segmentée (frontières intérieures) et adaptable (privilèges). Dès lors le fait remarquable est la réclamation et la mise en oeuvre de l’égalité territoriale par la Révolution dès ses premiers jours, une fois l’égalité des individus acquise. Incarnée par le découpage départemental qui réagence un puzzle administratif aux origines romaines, voire gauloises, cette égalité fait, fiscalement, des gagnants (Alsaciens) et des perdants (Bretons) dont la réaction à la Révolution diverge alors.

C’est la première fois que la fiscalité royale est traitée dans son ensemble (directe et indirecte), sur toute la durée de son existence (1302-1792) et pour la totalité des pays du royaume, des plus petits (Pays de Gex) aux plus récemment rattachés (Corse).

 

Mireille Touzery est professeure d’histoire moderne à l’université Paris-Est-Créteil. Elle est spécialiste de la fiscalité d’Ancien Régime.

Couv Touzery
Octobre 2023
16,5 x 24, 1350 pages en 4 couleurs. 107 illustrations en couleur, 214 tableaux et graphiques
ISBN 979-10-267-1178-0
41 €