

Au long d’une rêve, le héros découvre que les Albums de son enfance ont été égarés. Au réveil, douloureusement conscient de son âge, il décide de mener une « enquête ».
Il obtient l’aide de ses amis, collaborateurs et narrateurs. Il pense être, comme les personnages de ses Albums, un « Sans-Âge ». Examinant tous les albums de la « ligne claire », il s’identifie au petit reporter à la houpette. Mais va-t-il lui aussi devenir image ?
La Magie particulière des albums, dont il pense avoir gardé en lui la substance même, va l’aider dans sa quête.
Traversant la Bibliothèque, où coexistent Albums et livres tout en-mots, ce voyage initiatique l’entraîine au bord d’une mer, où l’attend l’astronef de son rêve. Dans une ronde musicale, entouré de tous les personnages des albums et des livres-tout-en-mots, il accède à une mouvante éternité.
Ariel Denis publie son premier roman en 1970 (La vie, Grasset). Pensionnaire de l’Académie de France à la Villa Médicis il enseigna la culture générale à l’école des Beaux-Arts d’Angers. En 2000, il a publié chez Champ Vallon Valigan, une enquête.
Très proche de Julien Gracq, Ariel Denis, auteur de seize livres, fait partie de ces écrivains plus reconnus que connus.
Poèmes choisis 2004-2021
Dans ce choix de poèmes écrits pendant les deux premières décennies du siècle présent, Eugène Green cherche à renouer avec une certaine tradition poétique, qu’il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l’auteur, sur l’idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné.
Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant,
Mais je me suis trouvé sans langue ni pays,
Sans troupeau, sans berger, et sans ami,
Et ainsi j’ai zoné à travers mon enfance.
Dans ce désert je ne voyais de beau
Que les arbres, les fleurs, les animaux
Eugène Green est cinéaste, écrivain et metteur en scène, ayant notamment fait un travail original sur le théâtre baroque. Auteur d’essais, parmi lesquels La Parole baroque (2001) et Poétique du cinématographe (2009), ainsi que des livres sur Shakespeare et Pessoa, de romans, parmi lesquels La Bataille de Roncevaux (2009), Les Voix de la nuit (2017), Moines et chevaliers (2020), et de films, dont Le Pont des Arts (2004), La Religieuse portugaise (2009), La Sapienza (2014), Le Mur des morts (2022)..
Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930)
À la fin du XIXe siècle, la découverte des rayons X ou du radium, mais aussi les spéculations autour de la photographie de la pensée ou de la vie sur Mars agitent l’opinion. C’est dans ce contexte qu’une école littéraire singulière voit le jour en France : le mouvement merveilleux-scientifique. Maurice Renard, chef de file, Guy de Téramond, Octave Béliard ou encore Jean de La Hire imaginent des récits aux couvertures vibrantes, dans lesquels leurs héros sont télépathes, miniatures ou simplement d’ambitieux savants. Certains se voient soudainement capables de traverser la matière, de voir dans l’obscurité, de vivre sous l’eau, tandis que d’autres assistent à une scène venue du passé, photographient les auras ou voyagent par la force psychique. Il s’agit pour ces auteurs non pas de prophétiser l’avenir lointain, mais de donner à lire le présent autrement et ces fameuses «menaces imminentes du possible». Redécouvrir aujourd’hui cette Atlantide littéraire, diffuse dans la culture populaire de son temps, c’est explorer un angle mort de histoire de la science-fiction française.
Fleur Hopkins-Loféron est née en 1990. Elle est docteure en histoire de l’art, actuellement postdoctorante au CNRS.
Libération. Le «merveilleux scientifique», ou l’heure de gloire des savants fous, par J.-D. Wagneur
France Culture, Mauvais genres: Le laboratoire aux chimères : rencontre avec Fleur Hopkins-Loféron

Septembre 2023
14 x 22, 396 pages. 76 Illustrations en noir et blanc et 32 en couleurs
ISBN 979-10-267-1188-9
25 €
14 x 22, 396 pages. 76 Illustrations en noir et blanc et 32 en couleurs
ISBN 979-10-267-1188-9
25 €
Penser et pratiquer le pouvoir personnel à Rome, de Sylla à Trajan
L’histoire de la Rome des premiers siècles avant et après Jésus-Christ est communément pensée comme un temps de rupture politique, marqué par le remplacement d’une République mise à mal par l’expansion territoriale de la cité de Romulus au profit d’un Empire. Cette mutation de long cours est souvent assimilée aux démarches de quelques figures de premier plan, à l’instar de Sylla, Jules César, Marc-Antoine, Auguste, Néron ou encore Trajan.
Cette période n’est toutefois pas celle d’un inéluctable basculement vers un pouvoir personnel de nature monarchique. En étudiant d’abord les mots puis les actions des principaux acteurs politiques de l’époque, ce livre propose une relecture originale, à la fois chronologique et thématique, de la recomposition du politique à Rome.
Le concept de res publica impériale permet en effet de proposer une archéologie du pouvoir des empereurs en explorant ses multiples éléments de continuité et de dissociation avec la Rome « républicaine » de Cicéron. Il offre en outre la possibilité de montrer que le pouvoir personnel, loin de se résumer à une seule et unique pratique en contexte romain, renvoie à une grande variété d’efforts de théorisation, mais aussi d’entreprises individuelles comme collectives, au risque de la confusion, de l’incertitude, voire de la contradiction. De cette pluralité découle une réécriture d’un moment charnière de l’histoire de la Rome antique, déliée de toute forme de linéarité ou de téléologie.
Docteur en histoire romaine de l’université de Lille, Jérôme Kennedy est professeur agrégé d’histoire et chargé de cours pour le compte des universités de Valenciennes et de Lille.
Politique agricole, environnement et société depuis les années 1960
Cet ouvrage est centré sur les paysans qui, depuis les années 1960, ont tracé des voies alternatives à la modernisation telle qu’elle a été portée par les tenants de la « révolution silencieuse ». Depuis cette date, le nombre des producteurs qui ont expérimenté d’autres façons de produire s’est accru d’abord lentement puis de manière plus rapide. Pionniers du bio, de la biodynamie, partisans de l’agriculture paysanne ou durable, défenseurs de l’agroécologie constituent de nos jours une part importante des agriculteurs.
Ces paysans écologistes expérimentent et tracent des voies différentes mais ont en commun un certain nombre de refus, de pratiques et de valeurs. Ils refusent le recours massif aux pesticides et aux engrais chimiques et tentent de supprimer ou de diminuer leur utilisation. Ils s’opposent souvent à la spécialisation des exploitations et recherchent les complémentarités. Ils veulent aussi être autonomes vis-à-vis des firmes, préserver l’environnement et la biodiversité, adapter les productions aux conditions locales, entretenir les paysages et assurer une alimentation de qualité…
Comment et pourquoi une frange du monde paysan s’est interrogée sur les pratiques agricoles et le modèle « moderniste » ? Quel rôle ont joué les attentes des consommateurs envers leur alimentation ? Comment ont évolué les discours et les décisions des pouvoirs publics sur la dimension environnementale des politiques agricoles ? C’est à ces questions que le propos chronologique permet ici de répondre.
Jean-Philippe Martin, agrégé et docteur en histoire, a étudié l’histoire de la Confédération paysanne et des courants qui sont à son origine. Il a notamment publié : Histoire de la nouvelle gauche paysanne. Des contestations des années 1960 à la Confédération paysanne, La Découverte, Paris, 2005.

Mai 2023
14 x 22 cm, 224 pages
ISBN 979-10-267-1183-4, 23 €
14 x 22 cm, 224 pages
ISBN 979-10-267-1183-4, 23 €
Au-delà du printemps des peuples
1848 signe bien sûr le « printemps des peuples », soit une révolution très largement européenne, nationalitaire et démocratique. Et s’il manquait, dans ce récit dominant, certaines pièces du puzzle? Les révolutions de 1848 sont aussi inscrites dans une histoire plus large, atlantique et impériale sinon mondiale, que cet ouvrage se propose d’exhumer. Il restitue la pluralité des « mondes de 1848 », au plus près des expériences vécues. Il fait ainsi se côtoyer au fil des pages des révolutionnaires traversant l’atlantique, des exilés et utopistes en quête de nouvelles « colonies agricoles », des féministes réunies à Seneca Falls (Etats-Unis), et des esclaves aspirant à l’émancipation après la deuxième abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Il montre les multiples réverbérations de 1848 dans des espaces lointains.
Emmanuel Fureix est professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Est Créteil. Ses recherches portent sur l’histoire sociale, culturelle et politique de la France au XIXe siècle. Il a notamment publié La France des larmes. Deuils politiques à l’âge romantique (Champ Vallon, 2009, Prix Chateaubriand).
Quentin Deluermoz est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris. Il a notamment publié :Commune(s), 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle (Paris, Seuil, 2020).
Clément Thibaud est directeur d’études à l’EHESS et directeur du laboratoire américanistes Mondes Américains (CNRS-EHESS-Paris-Nanterre-Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Il a publié Libérer le nouveau monde. La création des premières républiques du monde hispanique (Les Perséides, 2017) et L’Esclavage (Les Arènes, 2019, avec A. de Almeida Mendes).
Rumeurs et charisme napoléonien 1814-1823
La prolifération des rumeurs fut l’un des plus curieux symptômes de l’état de fermentation que connut la France entre le rétablissement des Bourbons en avril 1814 et la fin de l’automne 1816. Pendant plus de deux ans, l’espace public fut sans discontinuer parcouru en tous sens par des « fausses nouvelles » à caractère politique. Dans cette phase de transition chaotique, l’incertitude s’était installée : elle explique en partie le bourgeonnement des informations alternatives. Mais la particularité de cette séquence fut l’extraordinaire déferlement des nouvelles annonçant le retour de Napoléon en France. Cet ouvrage étudie comment le culte populaire du héros charismatique s’est forgé, dans ce contexte de multiplication des bruits politiques, comme une attente à caractère messianique.
Du symbolisme au patrimoine
A la fin du XIXe siècle Gabriel Robuchon (1874-1955), dit Mérovak, s’inventa en « Homme des cathédrales ». Cet excentrique, qui se déguisait en courtisan de Louis XIII, vécut dans les tours de Notre-Dame de Paris et s’installa à Rouen, Redon, Langres ou au Mont-Saint-Michel, dont il prétendit conduire la défense face aux vandales ou aux indifférents. Organiste médiumnique, carillonneur du Vieux-Paris reconstitué à l’Exposition universelle de 1900, fou d’architecture gothique, Mérovak parcourut la France pour y présenter des conférences de lanterne magique. Sa propagande gothique fut son œuvre, qu’en homme de l’image et du texte il promut entre symbolisme et patrimoine, par son sens de la publicité et par sa connaissance de la presse et de l’édition, non loin de Huysmans, Rodin ou Barrès.
Historien de l’art, Bertrand Tillier est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur au Centre d’histoire du XIXe siècle (UR 3550) qu’il codirige. Ses travaux portent sur l’histoire de la culture visuelle, l’histoire des médias et l’histoire du patrimoine. Dernier livre paru : Dérégler l’art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).
«Monter dans les tours», dans En attendant Nadeau
Une histoire des jardins botaniques coloniaux (Fin XVIIIe siècle – années 1930)
L’empire de la nature retrace l’histoire des jardins botaniques coloniaux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. En partant de ces sites spécifiques, enclaves de nature ordonnée créées dans les capitales ou à proximité des lieux de pouvoir, il analyse la manière dont est instituée une forme de domination coloniale liée à la maîtrise du monde naturel.
Lieux de diffusion des connaissances botaniques, sites de vente, espaces de sociabilité, les jardins botaniques permettent ainsi d’examiner les rapports entre savoirs, pouvoirs et constructions sociales en situation coloniale. Articulé autour des lieux et de leurs usages, mais aussi des acteurs qui y travaillent, l’ouvrage montre la dimension savante globale des jardins, leur fonction politique et leurs usages économiques.
Hélène Blais est professeure d’histoire contemporaine à l’École normale Supérieure (ENS-PSL), et membre de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (IHMC). Spécialiste de l’histoire des savoirs en situation coloniale, elle a publié Voyages au grand océan. Géographies du Pacifique et colonisation(CTHS, 2005), Mirages de la carte. L’invention de l’Algérie coloniale (Fayard, 2014) et co-édité de nombreux ouvrages,dontUne autre histoire de l’exploration du monde(Le Seuil, 2019).
«L'empire de la nature», la loi du plus flore, dans Libération, 15 juin 2023.Par Sylvain Venayre
Dans Le Monde du 17 mai 2023, par Stéphane Van Damme
Dans L'HISTOIRE mai 2023: L'histoire coloniale, côté jardin