«De telles pensées, ces pensées vivantes de votre absence, je devais apprendre à vivre avec elles, comme j’apprenais à vivre seul avec votre maison. ». Le roman de Jean-Paul Goux s’écrit avec délicatesse autour de la mort de Claire, compagne de Thibaud le narrateur, et artiste qui dessinait au crayon et au fusain des nuages et des arbres contemplés par la fenêtre de leur appartement parisien, mais surtout de sa maison Au milieu des bois. Une maison dans laquelle Thibaud veut peu à peu réapprendre à « habiter le temps ». Or, cette maison offre un espace dans lequel s’est déposé et se dépose le temps, temps passé avec Claire, temps présent dans lequel écrit Thibaud , et temps d’un futur désirable , lorsque Thibaud redécouvrant l’atelier et la beauté de l’œuvre de Claire, invente pour elle un projet que le temps du livre laisse ouvert. Comment ce roman né de la douleur et de la solitude, puisque Thibaud s’adresse à ses amis et à Claire disparue, comment ce roman peut-il devenir pour le lecteur une telle ode à la beauté du monde, à sa représentation dans l’art, une telle ode au vivant ?
Annie Clément-Perrier.
Ancien maitre de conférences à l’Université de Tours, il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Son dernier livre Sourdes contrées a été publié aux mêmes éditions. La plupart de ses autres livres ont paru ou ont été réédités chez Actes Sud.
Jean-Claude Lebrun dans L'Humanité
Etudes Avril 2022
Le Matricule des anges: Tableau vivant
La Croix: Les jardins secrets de Jean-Paul Goux
Télérama: La maison d'une peintre défunte arpentée par son amant esseulé
MARTA CARAION Comment la littérature pense les objets
Théorie littéraire de la culture matérielle
La littérature assure un rôle essentiel dans la constitution d’une pensée critique de la culture matérielle de l’âge industriel. Avant les sciences sociales et la philosophie, les textes littéraires, à partir des années 1830, problématisent les mutations d’une culture matérielle en expansion et l’ébranlement que celle-ci provoque dans l’ordre des catégories existentielles et esthétiques.
Comment la littérature pense les objets présente l’avènement au XIXe siècle d’une véritable culture des objets et la redéfinition majeure des fonctions et des champs d’action de la littérature et des arts qui en découle. En observant les objets sous toutes leurs coutures (sociologique, esthétique, ontologique) le livre pose les bases d’une théorie générale et actuelle des objets, instituée par la fiction.
«Les objets comme sujet». Thierry Bonnot dans En Attendant Nadeau.
Une présentation de l'auteure
Marta Caraion est professeure de littérature française à l’Université de Lausanne où elle dirige un projet de recherche sur les rapports entre littérature et culture matérielle du XIXe au XXIe siècle. Elle a dirigé le volume collectif Usages de l’objet. Littérature, histoire, arts et techniques, XIXe-XXe siècles (Champ Vallon, 2014) et publié Pour fixer la trace. Photographie, littérature et voyage au milieu du XIXe siècle (Droz, 2003).
1 4 x 22, 576 pages
ISBN 979-10-267-0908-4
29 €